Le 02 février 2023 – A J- 5 du Safer Internet Day, journée internationale pour un Internet plus sûr, je vous invite à partager un moment avec Cyril di Palma, délégué général de l’association Génération Numérique.
Safer Internet Day a vu le jour pour sa première édition en 2004, portée alors par 14 pays de l’Union européenne. Aujourd’hui, ce rendez-vous médiatique est déployé chaque année dans près de 150 pays et est devenu une fenêtre annuelle de diffusion de messages de prévention et de valorisation de pratiques innovantes concernant les usages numériques des jeunes partout dans le monde.
Cet événement, initié par le programme Safer Internet, est mis en œuvre en France par Internet Sans Crainte au sein du consortium Safer Internet France.
Le Safer Internet Day fêtera ses 20 ans le 7 février 2023 avec pour thème « Et Demain ? ».
Cette édition anniversaire est l’occasion de faire le point sur 20 ans d’actions et d’engagement pour la protection des mineurs en ligne, mais surtout de dire : Et demain ? Quelle vie numérique souhaitons-nous pour nos enfants.
À cette occasion, le consortium Safer Internet France lance une grande campagne média pour donner la parole aux jeunes, à leurs familles et éducateurs, et les inviter à s’exprimer sur ce qu’ils vivent en ligne et ce qu’ils souhaitent pour demain, pour une vie numérique bienveillante et sécurisée.
En écho, les acteurs de la protection des mineurs en ligne sont invités à leur répondre en formulant leurs actions et engagements pour leur garantir des expériences numériques sereines.
Bonjour Cyril,
Peux-tu nous présenter l’association Génération Numérique ?
Génération Numérique est une association de loi 1901 agréée par le ministère de l’Éducation nationale qui réalise des interventions notamment auprès des publics scolaires élèves de 8 à 18 ans et aussi auprès des professeurs et des parents.
Les interventions de Génération Numérique sont axées autour de la promotion de la citoyenneté à l’ère du numérique.
Alors les actions de Génération Numérique portent sur 3 messages clefs qui sont :
1° L’égalité entre les filles et les garçons,
2° Les enjeux et risques d’internet,
3° La lutte contre la désinformation et les manipulations.
Pour mener à bien ces actions, les intervenants de Génération Numérique vont dans les écoles, les collèges et les lycées de leur région et interviennent toute la journée auprès des élèves, et en fin de journée auprès des parents et auprès des professeurs.
En amont de ses actions d’éducation dans les établissements scolaires, Génération Numérique adresse un questionnaire aux élèves pour connaître leurs pratiques quotidiennes d’internet, des réseaux sociaux, des jeux afin de mieux cerner les usages numériques quotidiens des 11-18 ans.
Les chiffres de Génération Numérique nous apprennent ce que nous pressentions déjà mais nous les confirment, à savoir que les jeunes sont massivement sur les réseaux sociaux pour s’informer, se divertir et évidemment communiquer avec leurs proches. Alors leur vie numérique est riche, elle est complexe mais elle n’est pas sans poser certains problèmes car ils n’ont pas forcément conscience des enjeux, des risques et même du cadre légal qui s’applique à leurs activités lorsqu’ils sont en ligne.
Une partie du travail de Génération Numérique est de faire comprendre aux publics rencontrés, à savoir les jeunes, les adultes ou les seniors que le cadre légal qui s’applique à leur vie en ligne est également le même que leur vie de tous les jours hors ligne.
Nous avons donc tout un travail à effectuer auprès de ces publics pour pouvoir leur faire prendre conscience que leurs actes ont des conséquences, qu’ils ont des droits en tant qu’internautes mais qu’ils ont aussi des devoirs.
Sur le plan de l’égalité entre les filles et les garçons, nous constatons qu’internet a bouleversé les choses. L’avènement des réseaux sociaux dès 2004 avec les Skyblog puis Facebook qui arrive en France en 2006 a changé la vision du monde, notre rapport à nous-même et notre rapport aux autres.
Les réseaux sociaux ont permis un exhibitionnisme et un voyeurisme de tous les internautes.
On a tous crus avec les réseaux sociaux que l’on pouvait devenir célèbre sans jamais rien faire à l’instar des stars de la télé réalité.
Ces stars de la télé réalité qui constituent pour certains jeunes des modèles montrent des facettes d’un monde magnifique avec des corps superbes sans pour autant que les jeunes qui les regardent, et qui les suivent, aient conscience du travail réalisé derrière avec les retouches photos, les éclairages … Bref de la représentation du corps parfait tel qu’il est montré sur les réseaux sociaux.
Ces bouleversements ont modifié le rapport des adolescents, et des adolescentes surtout, avec leur corps et avec le corps de l’autre.
Il est question pour Génération Numérique d’expliquer aux jeunes qu’ils doivent tolérer l’autre, qu’ils doivent accepter sa différence, et qu’ils doivent aussi s’accepter tels qu’ils sont. Et non pas à chercher à être comme les autres ou à faire comme les autres pour pouvoir avoir leur propre singularité et exister tels qu’ils sont.
Concernant le point sur la lutte contre la désinformation, Génération Numérique mène des actions avec les jeunes notamment pour leur faire prendre conscience qu’il est compliqué de s’informer de nos jours. On est abasourdi par un ensemble d’informations très vaste et qu’il est important de savoir faire la part des choses entre ce qui peut être vrai et ce qui peut être faux.
Tout un travail est réalisé pour leur inculquer des méthodes de vérification que l’on va appeler méthode scientifique ou méthode journalistique, mais aussi tout un travail qui est fait pour que chacun comprenne que nous sommes victimes de nos propres biais cognitifs et de nos raisonnements, bref, des raccourcis que notre cerveau fait pour pouvoir comprendre le monde au quotidien. Par exemple, notre cerveau fonctionne en mode automatique à 80% du temps et c’est très pratique pour traverser une rue : on regarde à gauche et on regarde à droite et puis on traverse. En revanche, ce mode automatique n’est pas efficient lorsqu’il s’agit de valider ou pas une information ou un contenu qui nous arrive notamment via les réseaux sociaux.
Il est crucial de comprendre nos faiblesses pour éviter de tomber dans les pièges qu’elles nous tendent, de tomber dans le panneau de la désinformation. Toutes les actions menées par Génération Numérique concourent donc à promouvoir la citoyenneté à l’ère numérique.
Il est important à l’heure actuelle dans un climat mondial compliqué, avec des modèles de société contestés, avec des influences étrangères sur nos démocraties, que tous les internautes et notamment la jeune génération puissent comprendre les tenants et les aboutissants de ce monde dans lequel ils évoluent.
C’est tout le travail de Génération Numérique de leur faire comprendre les enjeux, les risques et l’envers du décor pour que tous deviennent des citoyens libres et éclairés et qu’ils prennent leurs décisions en conscience.
Pourquoi le soutien de l’association Génération Numérique à l’École Marianne ?
Quel est l’apport de Génération Numérique ?
Génération Numérique se retrouve complètement dans la démarche initiée par l’École Marianne et son président Antoine Babu.
La défense de la citoyenneté par la défense des valeurs de la République est un combat commun à nos deux associations et ce combat passe par des actions d’éducation du public final comme celles menées par Génération Numérique ; il passe aussi par le travail fantastique entrepris en très peu de temps par l’École Marianne, notamment grâce à la Mallette Marianne.
La Mallette Marianne est un outil idéal pour contribuer à la formation au Contrat d’Engagement Républicain et vient utilement compléter toutes les formations nécessaires pour les élus, les responsables d’associations… bref, pour tous les citoyens engagés dans la vie publique.
A J-5 du Safer Internet Day. Je t’invite à partager des informations sur l’événement que Génération Numérique organise ?
Le 7 février 2023, à l’occasion des 20 ans du Safer Internet Day, Génération Numérique organise un événement particulier sur le sujet des contenus choquants, sexuels, haineux et violents, accessibles en ligne.
Nous présenterons les résultats de notre dernière enquête menée entre septembre 2022 et janvier 2023 auprès de 6 000 jeunes de 11 à 18 ans et qui nous apprend que :
67% ont vu du contenu choquant.
47% des 11-18 ans sont déjà tombés sur des scènes de maltraitance.
Lorsque les 11-18 ans tombent sur des contenus choquants, 32% ne font rien.
L’ensemble des résultats sera annoncé sur place.
Nous attendons que les acteurs présents autour de la table proposent des actions concrètes à M. Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, et Mme. Charlotte Caubel, Secrétaire d’État chargée de l’enfance, pour accompagner les mineurs face à ces contenus largement accessibles en ligne.
Partie 1 – L’éducation et l’accompagnement
Léa Arnaud-Le Meur : Intervenante Génération Numérique – présente en visio
Michel Laurisergue : ANAE
Charline Vermont : formatrice en santé sexuelle, praticienne en sexothérapie et autrice
Vanessa Lalo : Psychologue clinicienne
Odile Naudin : Fondation pour l’enfance
Laetitia Avia : Vidéo enregistrée
Les commentaires des ministres
Partie 2 – Régulation et aspects juridiques (signalement, retrait, contrôle d’âge)
Bruno Studer : Député
Jean-Christophe Le Toquin : Point de Contact
Marie-Laure Denis : CNIL
Laurence Pécaut-Rivolier : ARCOM
Les commentaires des ministres
Partie 3 – Politiques publiques (actuelles et à venir)
Perrine Goulet : Députée
Erwan Balanant : Députée
Vincent Lewandoski : Défenseur des Droits
Christian Gravel : CIPDR
Sophie Elizéon : DILCRAH
Jean Cattan : Conseil National du Numérique
Nicolas Prisse : MILDECA
Un remerciement Cyril pour notre entretien au siège de l’association Génération Numérique, la rencontre avec l’équipe accueillante. Plein succès au Safer Internet Day et pour la suite ! Avec mon soutien.
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