La Région de gendarmerie d’Île-de-France regroupe plus de 9000 personnels, dont 2300 femmes. Celles-ci exercent les mêmes missions que leurs camarades masculins, dans toutes les spécialités, technicités, métiers et statuts.
En ce 8 mars 2024, Journée internationale des droits des femmes, j’ai souhaité donner la parole à celles qui, dans l’ombre, au quotidien, œuvrent pour la sécurité de leurs concitoyens, d’une manière directe, comme celles qui sont au contact du public et des victimes, mais également de manière indirecte, dans des fonctions de soutien opérationnel.
Qu’elles aient un engagement au sein de l’active ou de la réserve opérationnelle, en responsabilité ou plus en technicité, toutes ces militaires de la gendarmerie exercent leur mission avec cœur, passion et professionnalisme. A l’occasion de la journée de la femme, elles ont tenu à adresser un message à leurs concitoyennes.
Un remerciement chaleureux au colonel Frédéric POULAIN, Chef de la Division Régionale des Réserves pour la Région de gendarmerie d’Île-de-France (RGIF) et à la lieutenante-colonelle Aurore RIGAIL, cheffe du Bureau Communication de la Région de gendarmerie d’Île-de-France pour la parfaite collaboration sur ce beau projet de 10 témoignages !
Adjudante-Cheffe Bénédicte VOLTZ
Engagée volontaire au titre de sous-officier de la Gendarmerie à mes 21 ans, depuis un désir de servir pour l’intérêt collectif de mon pays et de ses populations, ces 17 années d’un métier aux exigences de toutes natures m’ont appris à vivre de la plus petite des situations à de plus grandes, dans la profondeur des territoires du milieu rural et l’adversité des milieux urbains en proie à l’impunité des réseaux délinquants.
De cette manière, j’ai acquis des connaissances et développé des savoirs, ce qui me permet aujourd’hui de conduire une équipe de plusieurs personnels dans la réussite des missions vers l’accomplissement des objectifs fixés par mes chefs.
Servant pour le démantèlement d’importants réseaux de la criminalité organisée implantés sur la plaque parisienne, manipulant des techniques d’enquête spéciales, sollicitant les sections des tribunaux et exerçant en coordination avec les actions des commandants territoriaux au plus près de leurs problématiques de terrain de la sécurité publique, la Gendarmerie m’a permis de m’articuler autour d’un travail collaboratif pour la progression de l’Institution vers une société en pleine transformation dans ses faits, ses personnes et son environnement dans son ensemble.
Par-delà la justice, le civisme, la diversité et l’intensité de ses missions, je recherchais via la Gendarmerie les valeurs inhérentes à l’état militaire : le loyalisme, la discipline, l’exigence, le mérite, l’altruisme.
Investir en faveur des femmes est une question fondamentale de droits humains, de liberté de talents et d’expression des potentiels. Être une femme n’a selon moi jamais posé problème dans les capacités humaines à atteindre les objectifs et dans l’exercice des responsabilités. Dotée d’une solide détermination dans l’engagement, de robustes capacités d’observation et d’analyse, d’un sens aiguë de l’anticipation, une femme parviendra au plein développement de projets d’entreprises dignes de ceux de la Gendarmerie et du monde de l’entreprise en général.
Chacune mérite naturellement toute sa place dans la progression de la société, à hauteur de ses ambitions, notamment dans le monde du travail, tant que l’on continuera à la promouvoir à partir de ses compétences propres, loin de toute guerre des genres et au-delà même de l’égalité professionnelle.
Adjudante-Cheffe Déborah DURAND
Du haut de mes 8 ans, assise à l’arrière de la voiture, rehaussée et réglementairement attachée, je guettais par la fenêtre un point de contrôle de gendarmes en espérant que ma mère se fasse arrêter pour pouvoir me rapprocher de ces hommes à l’allure fière, portant impeccablement l’uniforme, et faisant respecter la loi tout en protégeant la population… « mes héros » !
A l’été 2003, alors que je me questionne sur mon avenir professionnel après avoir échoué à deux reprises au concours du CAPEPS, mon père me dépose une brochure sur la table mentionnant en gras le slogan ; « gendarmerie, pourquoi pas vous ?! ». J’ai été stupéfaite de découvrir sur la première page une femme portant l’uniforme ! Je me suis empressée d’ouvrir le dépliant pour m’assurer qu’il ne s’agissait pas de postes de bureaux… A la lecture des compétences attendues pour devenir gendarme (esprit d’équipe, engagement, dépassement de soi, disponibilité…), détaillées sans distinction de sexe, je me suis exclamée avec engouement et conviction « mais oui, pourquoi pas moi ! ».
Adjudante-Cheffe, je suis affectée à la Section de Recherches de PARIS depuis 12 ans. J’exerce la police judiciaire à la division atteintes aux personnes (affaires relatives aux homicides, pédophilie, proxénétisme, agressions sexuelles…) à travers des techniques d’investigations spécifiques à la grande délinquance (interceptions de correspondances par voies de télécommunications, sonorisation et fixations d’images, surveillances discrètes, cyber-infiltration …). Mon expérience professionnelle cumulée à mes formations me permette, notamment, de diligenter des dossiers en qualité de directrice d’enquête à portée régionale, nationale, voire internationale.
Je ne réalisais pas que j’envisageais de faire « un métier d’homme » en remplissant mon formulaire d’inscription en 2004 au concours des sous-officiers, 21 ans après le début de la féminisation en gendarmerie. Il m’est apparu comme une évidence que cette profession correspondait à mes attentes de développement personnel et professionnel, tant au regard de ses missions riches et variées, que par sa dimension de relations humaines prédominantes. Je désirais être sur le terrain et au service des citoyens en voulant vivre pleinement au quotidien les valeurs du monde militaire au contact de la population.
La journée internationale pour les droits des femmes et l’égalité entre les filles et les garçons du 08 mars 2024 pourrait être l’occasion de souligner les victoires et les acquis désormais ancrés dans notre corporation (féminisation dans tous les postes et les spécialités, égalité des salaires, féminisation du grade, constructions d’infrastructures adaptées au personnel féminin, mixité dans les écoles et les formations, intégration plus aisée, complémentarité homme/femme avérée…). La situation des femmes en gendarmerie pourrait toutefois être encore améliorée, notamment en poursuivant la sensibilisation sur le sexisme et le machisme dont nous pouvons encore être la cible. L’objectif à atteindre serait que la femme gendarme ne soit plus victime d’attitudes discriminatoires (désapprouvées par l’institution) fondées sur le sexe et les stéréotypes qui y sont associés.
Adjudante-Cheffe Émilie DELABRUYERE
Je suis adjudante-cheffe, affectée à la section de recherches de VERSAILLES, au sein du groupe de répression du banditisme. C’est aujourd’hui une chance, une joie et un honneur de pouvoir servir dans une unité spécialisée dans le domaine judiciaire dont la notoriété et le nom sont nationalement reconnus.
Cette évolution est une des nombreuses opportunités qu’offre l’institution en terme d’ascenseur social. La gendarmerie nationale permet de se réaliser personnellement en intégrant par exemple des unités très spécialisées telles les PGHM, les plongeurs, la cybersécurité… voire par le biais de concours internes de passer du statut de sous-officier à celui d’officier.
A titre personnel, je rejoins l’école de gendarmerie de CHATEAULIN en 2006. Sans mièvrerie, il s’agit d’un choix assumé, fruit d’une vocation, elle-même lentement mûrie depuis mon adolescence. Attirée par les métiers de la sécurité et désireuse de m’impliquer dans une action de service public, la gendarmerie s’est progressivement imposée comme la profession, l’Arme idéale.
Mutée en 2007 à la brigade territoriale autonome de BONNIERES SUR SEINE, je fais comme tout gendarme, mes premières armes dans une unité généraliste. J’y découvre l’ensemble des composantes missionnelles, au plus près de la population, m’appuyant notamment sur le contact et la recherche du renseignement pour résoudre les enquêtes dont j’ai la responsabilité. Prenant goût à la matière judiciaire, je décide de m’y investir davantage en postulant pour la brigade des recherches de RAMBOUILLET. Poursuivant et m’appropriant pleinement la culture « JUD », je candidate et suis retenue à la SR de Versailles.
Présente à la section de recherches depuis bientôt 8 ans, j’espère, sans prétention, être l’égal de chacun, appréciée pour mes qualités et mon sens du devoir. Je ne veux pas et ne cherche pas à être estimée pour ma condition. Je suis certes une femme mais dans mon service, je me sens uniquement militaire et je tiens à ce que mes camarades agissent avec moi sans quelconque considération sexuelle. C’est à mon sens une des vertus de la gendarmerie de permettre un épanouissement personnel dépourvu de caractéristiques genrées.
Je ne suis pas naïve malgré tout. S’engager en gendarmerie nécessite de forts sacrifices. Il faut bien être conscient que le temps consacré à ses proches est soumis à la versatilité du service. La disponibilité requise, malgré les évolutions sur le temps de travail, constitue une obligation que chacune doit prendre en compte à l’instar de tout militaire. L’égalité homme/femme prônée par tous et pleinement instituée en gendarmerie s’inscrit parfaitement dans ce traitement commun asexué.
Je n’ai donc pas de message majeur à porter, outre le fait que la gendarmerie m’a permis et me permet de m’accomplir. Je dirais simplement qu’Être une femme n’est pas un sujet. Je ne suis ni au féminin ni au masculin. A l’occasion de la journée de la femme, Je suis Gendarme !
Adjudante-cheffe Virginie REDUREAU
Je suis l’adjudante-cheffe REDUREAU Virginie, affectée à la maison de protection des familles des Yvelines depuis 2018. Je suis référente départementale aux violences intrafamiliales (VIF) et formatrice régionale au recueil de la parole du mineur victimes/témoins.
Mes missions sont, dans le domaine des VIF, de former l’ensemble des militaires du département à la prise en compte des victimes de violences intrafamiliales et de les accompagner par mon expertise lors de procédures judiciaires (relogement d’urgence, mise en confiance, accompagnement social). J’anime également le réseau institutionnel et associatif en organisant des colloques, des journées de sensibilisation auprès des professionnels (élus, médecins, sapeurs-pompiers, dirigeants d’entreprises…) et en participant aux réunions sur cette thématique auprès du tribunal judiciaire ou de la Préfecture.
D’autre part, en tant que formatrice régionale aux techniques d’audition des mineurs, je forme les militaires au recueil de la parole de l’enfant dans le cadre de procédures judiciaires à caractère délictuel. Je suis également formée à entendre les mineurs victimes/témoins d’infractions à caractère sexuel et ou criminel. Je sensibilise aussi les professionnels de l’enfance au recueil de la parole.
J’ai choisi de servir en gendarmerie dans un premier temps pour son cadre militaire et son sens du service publique. Mes premières années en gendarmerie ont renforcé ma conviction de servir la population et d’apporter, au travers des différentes formations que j’ai pu réaliser, toute mon expertise dans des domaines précis.
Après plusieurs années passées à rechercher les traces et indices sur des scènes de crime, en tant que technicien en identification criminelle, aujourd’hui j’interviens auprès de publics vulnérables. La force de la gendarmerie est de pouvoir exercer plusieurs métiers au sein de la même institution.
La journée internationale des femmes est l’occasion de montrer que dans la gendarmerie les femmes et les hommes qui servent la population sont égaux. Aujourd’hui les femmes exercent des métiers et des fonctions équivalentes à celles des hommes et ce dans des domaines variés.
L’image de la gendarmerie se révèle par les actions menées au quotidien par des hommes et des femmes revêtant la même tenue et travaillant et dans un même but, celui de servir.
Aspirante (R) Marion RIOU
Je suis arrivée au sein de la réserve de la Région Ile-de-France en août 2020. J’ai commencé rapidement les missions terrain en renfort des brigades et en parallèle, en octobre 2020, j’ai intégré la section des Réserve du 77 afin de gérer la partie administrative de toutes les missions terrain de la réserve de Seine-et-Marne. Ainsi, je suis amenée à assurer administrativement les missions, rédiger et adresser les convocations des réservistes, saisir les comptes rendus des services effectués… Je fais également partie du programme de parrainage des nouveaux réservistes.
En février 2023, j’ai postulé pour passer le PEOR, c’est à dire accéder un corps des officiers de réserve. En juin 2023, afin de me préparer au mieux et prendre plus de responsabilité au sein des patrouilles, j’ai suivi la formation chef de patrouille dispensée au sein du Groupement de Seine-et-Marne. Je suis aujourd’hui officier de gendarmerie et j’en suis fière. Servir en gendarmerie est pour moi une grande satisfaction et j’espère pouvoir apporter encore plus ma contribution au sein du groupement du 77.
Mon parcours de vie a été assez chaotique, riche en évènements traumatiques qui m’ont marquée et forgée. J’en ai fait une force et une philosophie de vie positive. Être là pour mes proches a toujours été ma priorité. Ce besoin d’aider, de soutenir et de vivre pour les autres s’est imposé de plus en plus à moi. Mais le vrai déclic a été le 13 novembre 2015 lorsque le Bataclan a été attaqué et que j’ai su que mes cousins y étaient et avaient reçu plusieurs balles.
J’étais dans une phase de ma vie compliquée avec une séparation récente, et du mal à remonter la pente. Paradoxalement cet évènement grave et terrible de notre histoire nationale m’a sauvée. Je ne voulais pas rester sans rien faire à me lamenter sur mon sort, il y avait bien plus d’enjeu que ma petite personne. J’ai alors cherché un moyen d’aider, d’être utile et de servir mon pays.
Les pompiers ? La croix rouge ? La réserve citoyenne de la police ? Je n’étais pas sûre que cela soit ma voie, quelque chose me retenait à m’engager.
Le destin a alors mis sur ma route dans ma vie professionnelle un collègue qui était réserviste dans la gendarmerie. Je ne savais pas du tout à l’époque qu’il existait une réserve en gendarmerie. En discutant avec lui, j’ai su que c’est là que je devais aller et m’investir. Parfois la vie nous guide simplement, il faut savoir écouter, s’écouter et saisir les opportunités.
Je suis finalement en réserve depuis peu de temps, mais je sais que je suis à ma place. Servir et défendre les citoyens est pour moi un accomplissement personnel qui en plus est un prolongement logique de mon parcours professionnel.
Dans ma vie civile je suis actuellement expert sûreté à la direction Transilien (SNCF), et principalement dans la vidéo et le contrôle d’accès. Je fais partie de la petite équipe qui a en charge la sûreté des 380 gares en Île-de-France, de tout le matériel roulant, ainsi que de tous les autres sites Transilien ne recevant que des travailleurs.
Mon parcours de vie fait que je suis célibataire, j’ai donc du temps à donner aux autres et en particulier à la gendarmerie. Je fais également beaucoup de sport, c’est un vrai besoin pour mon équilibre personnel, mais ma famille reste le pilier de ma vie et ma plus grande priorité.
Faire partie de le réserve gendarmerie est un atout à plusieurs niveaux.
D’abord pour soi-même, cela nous permet de côtoyer des gens de tout âge et tous horizons, que l’on aurait sûrement jamais croisé dans notre quotidien, et aux cotés desquels on ne cesse d’apprendre, de partage, de s’ouvrir et de grandir.
Mais aussi pour la réserve elle-même, et notamment en tant que femme. Je le constate régulièrement en patrouille, nous apportons une façon différente de voir et d’aborder les choses, cela permet dans de nombreuses situations d’apaiser plus rapidement les tensions.
Il est vrai que nous sommes très souvent « protégées » par nos camarades masculins, mais mon expérience m’a montré qu’ils voient rapidement que nous ne sommes pas des petites choses fragiles, que nous sommes aussi compétentes qu’eux, et finalement ils nous font entièrement confiance en patrouille que ce soit en tant que camarade ou chef de patrouille.
Brigadière (R) Marjorie DANIEL
Dans le milieu professionnel je suis en charge du pilotage contractuel, opérationnel et managérial de prestations de services permettant la mise en place de solutions informatiques pour des clients des secteurs de l’énergie et de l’industrie.
Au sein de la Gendarmerie Départementale je renforce sur le terrain des gendarmes d’actives sur des missions telle que du maintien de l’ordre, de la sécurisation d’évènement publique, de la protection et du contact avec les populations, de la sécurité routière et toute autre opération exceptionnelle requérant une forte mobilisation des forces de l’ordre. J’œuvre également au sein de la Section Formation du groupement départemental où je suis mobilisée afin de contribuer à la montée en compétences et connaissances de mes camarades réservistes.
Mon activité professionnelle ne me permet d’œuvrer au sein de la réserve opérationnelle gendarmerie que sur mes journées de repos que je parviens à conjuguer avec mes engagements familiaux et privés.
Devenir réserviste est un engagement qui vous incombe d’être en capacité de trouver un équilibre entre sa vie personnelle, sa vie professionnelle (ou étudiante) et sa vie de réserviste.
Mon engagement dans la réserve opérationnelle gendarmerie a été motivé par la volonté d’apporter mon assistance à la population et d’être plus impliquée dans la sécurisation de mon pays.
Une activité tournée vers les autres et effectuée au sein d’une institution dont je partage les valeurs d’honneur, de solidarité, de discipline et de loyauté.
Un réserviste est avant tout un militaire. En effet, quelque soit leur genre, les réservistes interviennent sur les mêmes activités et évoluent au sein de la réserve gendarmerie sur les mêmes critères de progression.
Si vous vous sentez investies par le désir de rejoindre la Gendarmerie, n’hésitez plus et renseignez-vous auprès du CIR : l’institution vous ouvrira ses portes.
Gendarme Hélène GRENIER
Je suis du grade de gendarme depuis ma sortie d’école 2008, soit 16 ans en gendarmerie. J’ai un parcours atypique. J’ai fait 6 ans au sein d’une brigade de gendarmerie dans l’Oise. Unité à 35 personnels au total.
Une brigade avec une forte activité où j’ai pu apprendre énormément lors de différentes missions confiées tant sur la partie :
- Accueil : planton ; prise de plaintes allant d’une dégradation sur un véhicule, victime d’un cambriolage, victime de violences conjugales, victime de viol ;
- Surveillance générale : les patrouilles effectuées avec contact avec la population, des commerçants pour la prise de renseignement / pour dissuader des vols, cambriolages en montrant que la gendarmerie est présente ;
- Police route rôle de prévention et répression : contrôle de vitesse, d’alcoolémie, de stupéfiants ;
- Judiciaire, ce qui touche à la partie enquête. Malheureusement pas assez de temps/effectifs pour la mise en place de surveillance pour des flag. Il y en avait d’organiser mais cela était rare ;
- Intervention : ce qu’on appelle les PAM.
J’ai ensuite fait presque 5 ans en CORG (Centre Opérationnel et de Renseignements de la Gendarmerie), Il s’agissait de répondre aux appels dit d’urgences du 17. Cela allait d’une demande de renseignement pour une pharmacie de garde à envoyer une patrouille sur un cambriolage en cours, un accident grave de la circulation.
J’ai également eu la chance de partir en renfort COG à Saint Martin suite au passage de l’ouragan IRMA (début septembre 2017) durant 3 mois (septembre à fin décembre). J’ai ainsi pu découvrir et apprécier cette mission de courte durée en outre-mer. J’ai eu la chance de défiler sur les Champs Élysées le 14/07/2018 (mise à l’honneur des personnels projetés sur Saint-Martin). Défilé faisait parti d’un rêve que j’ai pu accomplir grâce à ce déplacement. Ce déplacement m’a également conforté sur l’envie de servir en outre-mer.
Puis depuis peu, octobre 2019, je suis affectée au peloton de sécurité du groupement II/1 de gendarmerie Mobile à Maisons-Alfort, avec pour mission la sécurité de la caserne, contrôle des personnes entrants, passage aux fichiers, avec plusieurs détachements :
- Détachement à la cellule logement, cela consiste à réaliser les états des lieux entrant et sortant) des gendarmes ;
- Détachement aux affaires immobilières. J’ai été détachée 3 ans. Je participais au maintien en bon état de la caserne de Maisons-Alfort principalement, mais aussi Ivry, Créteil, avec un budget malheureusement faible pour les travaux à réaliser tels qu’organiser des dégorgements, des changements de volets, traitement punaises de lit, changer une fonte percée, un tuyau galvanisé occasionnant une fuite dans le logement, nettoyage des toitures, des conduits, changement de chaudière, de gros équipements en chaufferie, un bloc de VMC HS, réfection de salle d’eau…
- Détachée à la cellule JO depuis novembre 2023, je participe à l’organisation des JO (partie J 4 : en matière de logistique notamment et d’hébergement des forces de l’ordre). Je découvre un nouvel environnement au sein de la région Île-de-France. Cela est très enrichissant. J’apprends énormément. Je ne peux pas davantage développer pour des raisons de confidentialité.
J’ai choisi de servir en gendarmerie car j’ai étudié le droit et que j’ai une appétence pour le travail judiciaire, de police de la route (j’ai été dans le bain de la sécurité routière ayant un père travaillant dans ce domaine). Je suis quelqu’un qui aime les valeurs que montre la gendarmerie ; le fait que nous ayons le statut militaire, le respect, l’ordre, la rigueur, l’aspect organisé. Il s’agissait également d’un challenge par rapport à ma personnalité, mon caractère.
La femme a pour moi sa place au sein de l’institution. Elle est utile. Il est clair qu’elle n’est pas aussi forte physiquement qu’un homme mais a son utilité lors de bon nombre de situations lors d’interventions.
Maréchal des logis-cheffe Marine ROUSSET
Lorsque je suis en vol je suis commandant de bord et ce indifféremment de mon grade. Je suis responsable de la machine et de tout ce qui se passe en vol avec l’aide de mon mécanicien de bord (décisions opérationnelles, dégradation météo, réaction en cas de panne…
C’est un travail en équipage, ce qui me plaît beaucoup.
Mes missions sont variées, le vecteur aérien est un appui et une aide pour les unités au sol, en effet la plupart des missions que nous effectuons se font sur demande des gendarmes ou policiers pour les appuyer dans leurs missions de police judiciaire (enquêtes) ou de police administrative (maintien de l’ordre, reconnaissance…).
Pour exemple, il m’arrive souvent d’effectuer des reconnaissances de circonscriptions, des filatures, du renseignement pour des enquêtes (recherche de véhicules volés ou ayant servis à commettre un délit), recherche de personnes disparues, projection de moyens ou personnels, treuillage, aérocordage, évacuation sanitaire…
Après des études de droit, j’ai désiré effectuer un métier « utile » au service des citoyens français défendant des valeurs importantes pour moi.
J’ai donc choisi la gendarmerie, sachant que plusieurs spécialités et domaines pouvaient m’intéresser.
J’ai toujours regardé les hélicoptères avec envie, car voler est de base impossible pour les humains, pouvoir le faire grâce à nos machines est incroyable et en faire son métier l’est encore plus.
Une fois sous-officier j’ai demandé à passer les tests rapidement sachant que je n’avais qu’une seule chance pour les réussir, en effet c’est la seule spécialité en gendarmerie qu’on ne peut tenter qu’une seule fois, les tests se passent à Vincennes par l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, ils recherchent un « profil type » et des personnes ayant certaines qualités de base, et qui ne sont pas entraîné spécifiquement pour ça. De ce fait si on échoue on ne peut pas s’y représenter.
J’ai souhaité les passer rapidement car si ça ne marchait je me serais tourné vers une autre spécialité, comme la montagne ou les unités de recherche.
Finalement j’ai réussi et j’effectue un métier passionnant, et enrichissant pour ses responsabilités, la variété des missions et les remises en question qu’il engendre. Cela permet d’évoluer, d’avancer et de donner le meilleur de soi.
Je souhaiterais profiter de cette journée pour dire aux femmes et particulièrement aux plus jeunes d’entre elles, qu’il ne faut pas qu’elles se mettent des barrières et qu’avec de la volonté et de la persévérance elles pourront accéder à leur rêve, et ce même si ce dernier se trouve dans un milieu plutôt masculin. Il arrive encore trop souvent qu’on dise aux filles que si elles ont réussi c’est parce qu’il faut féminiser telle ou telle branche, qu’on leur fait une « faveur » et qu’elles ne méritent pas leur place. Or nous méritons tout autant notre place que nos camarades masculins.
C’est à nous de faire évoluer les choses.
Colonelle de Réserve Séverine DINGHEM
Ma rencontre avec la gendarmerie remonte à mon intégration à l’École Polytechnique, il y a tout juste 30 ans ! A cette époque, une fois la préparation militaire effectuée, les élèves polytechniciens devaient choisir une arme d’affectation. Mon souhait s’est porté sur la gendarmerie pour sa proximité opérationnelle avec le monde civil et pour la diversité de ses missions. Mon service national, que j’ai effectué en tant que commandant de peloton au sein de la formation EOR de l’EOGN, m’a permis de faire de belles rencontres et de forger de solides amitiés. J’ai été favorablement surprise par la modernité d’une institution qui n’avait pas hésité à confier un poste de responsabilité à une jeune femme de 19 ans, tout juste arrivée en son sein. C’est pourquoi, quand j’ai reçu un courrier très administratif me proposant d’intégrer la réserve, après mon école d’application aux Ponts et Chaussées, je me suis rendue aux Invalides où j’étais convoquée pour signer mon tout premier ESR. J’ai ainsi intégré mon premier emploi de réserviste au 14/1 du Groupement Blindé de Gendarmerie mobile à Satory. En septembre 2001, tout change suite aux attentats du World Trade Centre aux États-Unis, et l’emploi opérationnel devient une réalité. Une montée en puissance progressive de la réserve auprès des unités d’active s’opère. J’intègre le GGM II/1 à Maisons Alfort, d’abord en tant que commandant de peloton, puis adjoint et enfin commandant d’un ERGM (escadron de réserve de gendarmerie mobile). En 2014, je rejoins le groupement de gendarmerie départementale des Yvelines où je suis affectée à ce jour.
J’assure deux fonctions principales au sein du GGD78, je suis en charge de la gestion de l’instruction des réservistes. Je coordonne les activités d’instruction des 450 réservistes du groupement en soutien auprès de chacune des 5 CRT (compagnie de réserve territoriale). J’assure régulièrement les fonctions de directeur de tir à l’occasion de séances d’instruction et, en coordination avec les besoins opérationnels et les personnels instructeurs, l’organisation des contenus pédagogiques des programmes de l’année.
D’autre part, au sein du Secrétariat général de la Garde nationale, je facilite la promotion et la signature de conventions de partenariat avec la réserve auprès de grandes entreprises du secteur privé ou public, en vue de faciliter l’emploi opérationnel des réservistes salariés dans ces entreprises et de promouvoir le lien armée-nation ainsi que la gouvernance ESG (environnement-social-gouvernance) de ces entités.
C’est tout le challenge d’une vie de réserviste ! J’ai 49 ans, je suis mariée et maman de deux filles, Camille et Raphaëlle qui ont 17 et 11 ans, et m’ont toujours connue revêtant l’uniforme pour partir tôt ou rentrer tard à l’occasion de mes jours de réserve. Un engagement dans la réserve, c’est presqu’un projet familial ! Si j’ai eu la possibilité de réaliser ce parcours, c’est avant tout parce que j’ai pu bénéficier du soutien de mon épouse : il y a quelques week-ends et quelques périodes de congés qui y sont passés, mais aussi de mon employeur. Avec le recul, on s’aperçoit de la complémentarité et de l’importance de chacun de ces rôles. Savoir s’engager, donner du temps aux autres, cultiver une forme d’exemplarité qui nourrit la motivation dans ses autres « vies », c’est une chance et une richesse exceptionnelle. Chez Veolia, leader mondial des services à l’environnement, j’occupe les fonctions de directrice du soutien aux métiers et de la performance, et je fais partie du comité de direction du groupe. L’entreprise est très engagée dans le cadre de sa performance plurielle, et soutient depuis de nombreuses années la réserve opérationnelle en ayant signé une convention de partenariat avec la Garde nationale. Nous sommes une petite communauté de réservistes dans l’entreprise et cela contribue aussi à renforcer les liens internes, ainsi qu’à découvrir des talents !
La réserve a beaucoup changé depuis que je l’ai intégrée en 2001. En début de carrière, la réserve m’a permis d’avoir des fonctions d’encadrement et de management dont je ne disposais pas encore dans mon métier. J’ai aussi fait de très belles rencontres et, dès le début, j’ai apprécié de pouvoir me rendre utile aux autres, d’acquérir des connaissances complémentaires et de forger un vrai savoir-être managérial. Aujourd’hui, en tant qu’officier supérieur, ce sont mes capacités d’analyse et d’organisation que je mets au profit de l’institution. J’apprécie toujours les rencontres et les perspectives qu’elles ouvrent. Je crois réellement dans la capacité de la réserve à contribuer positivement au lien armée-nation et à nous aider collectivement à « faire société » dans une période où les clivages sont nombreux et le contexte mondial nécessite que nous soyons plus forts en étant ensemble.
Si je n’avais qu’un message à adresser aux femmes qui s’interrogent au sujet de la réserve en gendarmerie, c’est de ne pas hésiter : de venir nous voir et de tenter l’aventure. Elles y trouveront leur place dans un esprit d’équipe et de bienveillance. Elles se sentiront investies pour créer un impact réel et positif, se construire un réseau, se challenger, se dépasser et être utile. Elles ne se sentiront pas seules en tant que femmes : quelles que soient les missions ou les géographies, la diversité est moins un concept qu’une réalité en gendarmerie : l’institution est à l’initiative voire à la pointe sur de nombreux sujets d’actualité qu’elles retrouveront dans des missions motivantes et opérationnelles : violences intrafamiliales, environnement, ordre public, cybersécurité…
MDC Marine SCHERHAG
Je me présente, je suis la maréchale des logis-cheffe SCHERHAG Marine, je suis âgée de 32 ans et je suis dans ma 14ème année de gendarmerie. Auparavant j’ai servi 5 années en tant que gendarme adjoint volontaire au sein du régiment de cavalerie de la Garde Républicaine. Puis, j’ai intégré l’école de gendarmerie de CHAUMONT pour y suivre ma formation de sous-officier.
J’évolue depuis 2017 en gendarmerie mobile pour faire suite à la campagne de féminisation des escadrons de gendarmerie mobile. Je participe aux différentes missions de maintien de l’ordre ou rétablissement de l’ordre, lors de grands événements sur l’ensemble du territoire (métropole et Outre-mer), à des renforts ponctuels au profit de la gendarmerie départementale, sécurisation de sites…
Je passe le Diplôme d’Arme en 2022, seule femme gendarme mobile d’Île-de-France j’évolue durant la formation avec 60 camarades masculins d’Île-de-France, j’y trouve complètement ma place et montre qu’une femme a totalement sa place dans cette subdivision d’arme.
J’ai choisi avant tout la gendarmerie pour sa grande diversité, le côté militaire mais avant tout c’est un métier passion, dévoué aux autres. La routine n’a pas sa place en gendarmerie et chaque jour est différent.
Rien n’est impossible, tout est possible. Tout le monde a sa place, la gendarmerie est une grande famille et sa richesse se trouve dans la diversité de ses hommes et de ses femmes qui la composent.
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