Le 18 janvier 2024 – Je suis honorée et heureuse de vous présenter le général de brigade aérienne Emmanuel BOITEAU, nouveau directeur du Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA). Nous avions eu le plaisir de nous rencontrer lors d’événements majeurs de l’armée de l’Air et de l’Espace, notamment en présence du GDA Julien SABÉNÉ qui a quitté les fonctions de directeur du CESA pour rejoindre le GCA Laurent LHERBETTE puis nommé général chef d’état-major du commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace (CTAAE).
Bonjour général,
Jeudi 18 janvier 2024 se tient à l’amphithéâtre Foch de l’École militaire à Paris le Colloque « Encourager l’innovation pour une armée de l’Air et de l’Espace audacieuse, agile, ouverte et connectée ». De quoi s’agit-il ?
Ce colloque très attendu reprend précisément les termes de la « vision stratégique » du chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (CEMAAE), publiée au printemps 2022, afin de démontrer comment nous façonnons un environnement favorable pour l’esprit naturellement pionnier de l’aviateur. Le ministre des Armées a mis ce thème au cœur de ses vœux le 8 janvier 2024 : « Les conditions qui permettront la réussite de cette première année de loi de programmation militaire …[nécessiteront de…] prendre des risques » ; il faudra « innover face aux contraintes…[…] Cette révolution est celle de l’audace …[…] C’est une véritable transformation culturelle et un retour à l’esprit pionnier des années 60 que nous attendons ».
L’idée est également de lancer la commémoration des 90 ans de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) avec cette première réflexion stratégique de fond, pour mieux penser l’Aviateur de demain. Il ne s’agit pas d’innovation limitée aux domaines purement techniques, mais d’innovation dans tous les domaines. Et le colloque évoquera surtout le « comment créer les conditions de l’innovation ». Ce qu’il nous faut, c’est trouver comment favoriser l’innovation individuelle et passer ensuite à une mise en œuvre des projets retenus, à une mise à l’échelle pour que cela puisse nous apporter collectivement.
Ce colloque animé par Mme Célia Jalvy se déroule à travers trois tables rondes, avec des invités de marque et des sujets très variés.
Après un mot d’accueil du général d’armée aérienne Stéphane Mille, chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace (CEMAAE), M. Loïc Kervran, député, vice-président de la commission de la défense nationale et des forces armées, prononcera un discours d’ouverture.
Le général de brigade aérienne Arnaud Gary, directeur du Centre d’expertise aérienne militaire, introduira les environnements qui favorisent l’esprit innovateur au travers d’exemples phares. Le modèle historique de la création de l’AAE pendant l’entre-deux guerres, évoqué par le Lieutenant-Colonel Jérôme de Lespinois, référent histoire de l’AAE, illustrera l’innovation institutionnelle. Le général de brigade aérienne Jean-Patrice Le Saint, chef d’état-major du commandement des forces aériennes stratégiques, fera un focus sur la dissuasion nucléaire, avec le paradoxe d’une mission régalienne très cadrée et pourtant appelée à se réinventer et à innover en permanence. Le général de division aérienne Philippe Adam, commandant de l’Espace, présentera l’innovation dans le milieu contraignant de l’Espace, les développements de capacité attendus pour répondre aux enjeux de conflictualité et la recherche de partenariats nationaux comme internationaux. Madame Camille Faure, Directrice, adjointe au Secrétaire général pour l’administration, étudiera enfin dans quelle mesure l’architecture ministérielle et son écosystème peuvent être mis au service de la créativité et de l’esprit pionnier.
La deuxième table ronde se penchera sur la créativité, l’audace et l’agilité nécessaires à la recherche de la supériorité aérienne, en dépit d’environnements en constante évolution. L’Ingénieur général de l’armement Nicolas Cordier-Lallouet, directeur adjoint de l’Agence de l’innovation de défense, analysera l’acceptation de la notion d’échec et la maîtrise du risque. La transformation des initiatives d’innovation en capacités et méthodes opérationnelles sera abordée par le Général de brigade aérienne Jean-Luc Daroux, commandant la Brigade des forces spéciales Air. Je présenterai ensuite le concept opérationnel Morane (Mise en Œuvre Réactive de l’Arme Aérienne), une véritable rupture dans nos modes de projection de forces afin de faire face aux menaces, avec une méthode d’innovation originale, incrémentale et partant du terrain pour aller jusqu’à repenser un « leadership décentralisé ». M. Benoit Arnaud, directeur des formations de l’EDHEC Business School, répondra à la question de l’état d’esprit : une affaire de formation et de culture de l’innovation.
La troisième table ronde sera animée par des personnalités issues de l’industrie, de la recherche et des opérations aériennes. Le Colonel Richard Desumeur, chef de la cellule innovation et simplification de l’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace apportera son éclairage sur la communauté des Labs d’innovation. M. Gérard Leflour, architecte en chef de Dassault Aviation, abordera les réflexions innovantes autour du futur système de combat aérien, et le dialogue instauré entre concepteurs et utilisateurs pour placer l’aviateur en son centre. Le Colonel Fabrice Imbo, chef du Centre d’analyse et de simulation pour la préparation des opérations aériennes, explorera la nouvelle façon de penser les opérations dans un environnement toujours plus complexe. Mme Noémie Rebière, docteure en géopolitique, experte en sécurité énergétique fera le rapprochement entre développement durable et la nécessité d’innovation dans l’armée de l’Air et de l’Espace.
De grands témoins, tels que Mme Claudie Haigneré, ancienne ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies et astronaute, Mme Marie Roussie, ambassadrice de la Red Team Défense et l’adjudant Rönan Cieutat porteur de réalisation innovante, viendront enrichir et animer le débat entre les tables rondes avec leur témoignage.
Le général d’armée aérienne Luc de Rancourt, Inspecteur général des armées (Air et Espace) livrera la conclusion du colloque.
Un colloque de l’AAE très complet donc pour débuter l’année ! Pour recentrer cette ITW sur vous général, comment définiriez-vous votre parcours ?
Un parcours très militaire : je suis issu de trois générations de gendarmes, et j’ai vécu dans 7 casernes de gendarmerie jusqu’à l’âge de 15 ans avant de rejoindre le Prytanée National militaire à la Flèche jusqu’à mon entrée à l’Ecole de l’air à 20 ans. Ma carrière peut se lire sous trois grands piliers.
Le premier temps opérationnel, de 1995 à 2008, est un cursus complet de défense aérienne sur Mirage 2000C, avec des opérations dans le Sud-Irak, le Kosovo… et de nombreux exercices en Europe, au Canada, en Alaska, dans les pays du golfe Arabo-Persique… entrecoupés de missions de PO (permanence opérationnelle) de sûreté aérienne et de dispositifs particuliers comme la protection d’évènements majeurs en France (salon du Bourget, défilé du 14 juillet) ou à l’étranger (sommet du G8 à Evian en 2003).
Un souvenir précis à partager ? Ma première expérience marquante sur le territoire national est lorsque j’étais « d’alerte à 7 minutes » à cette PO, paré à intervenir H24 sous les ordres centralisés du commandement de la défense aérienne : ce samedi matin de septembre 98, moins de 3 jours après ma qualification pour cette mission, j’ai décollé pour porter assistance à un avion léger perdu dans les nuages en basse altitude. Avec l’aide des contrôleurs de défense aérienne, j’ai pu le ramener en toute sécurité vers son terrain de départ malgré l’absence de communication radio et une différence de vitesse majeure entre nous. C’était une expérience marquante pour un jeune pilote : on se rend compte de la qualité de l’entrainement pour faire face à toute situation, de l’interception d’un bombardier à ce type d’assistance.
Autre expérience, en opération extérieure, j’ai pris le commandement de mon escadrille (c’est-à-dire un tiers d’un escadron et la responsabilité de programmer et d’ordonner les misions) la SPA 90 Coq, précisément le 11 septembre 2001, en posant mes quatre M2000C après un convoyage de 8h au centre de l’Arabie Saoudite, sur la base américaine qui conduira les premières frappes contre Al-Qaïda en Afghanistan.
Le second pilier, de 2009 à 2018, couvre essentiellement des temps de commandement en opération ou dans la chaine interarmées des opérations, avec des moments assez forts.
J’ai commandé l’escadron de chasse à Djibouti, au moment où la piraterie était à son comble et où la situation était conflictuelle entre l’Érythrée et Djibouti qui se disputait le Ras Doumeira.
Fin 2015, je commandais la base aérienne projetée en Jordanie d’où nous avons conduit, sur ordre du Président de la République, la riposte aux attentats de Paris : nos deux bases au Levant ont neutralisé 36 objectifs avec 60 munitions délivrées en 48h sur les centres de commandement des commanditaires des attentats à Raqqa.
Dans la foulée, j’ai été nommé commandant de la base aérienne d’Al Dhafra (BA 104) située à 30km au sud d’Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis de 2016 à 2018.
Un souvenir précis à partager ? Au cours de ces commandements, j’ai pu recevoir de nombreuses autorités qui venaient soutenir la troupe dans le désert, en particulier pendant les fêtes de fin d’année : Chefs d’état-major, ministres, Premier Ministre, jusqu’au Président ! Devant le chef de l’Etat, représentant le soutien de la Nation, les paroles de la Marseillaise résonnent de tout leur sens dans ces moments particuliers.
Le troisième pilier de ma carrière inclut la formation et les postes en état-major, en particulier depuis 2018, même si j’ai été très tôt « officier de programme » Rafale, de 2004 à juin 2006, en charge de sa mise en service dans son premier standard (F2) dans l’armée de l’Air.
Enfin, après une année studieuse à l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN 71) et au Centre des Hautes Études Militaires (CHEM 68), j’ai été nommé en 2019 sous-directeur chargé de la stratégie de défense de la DGRIS, la direction générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des Armées.
Cela m’a permis de travailler sur des stratégies très variées, comme la stratégie spatiale de défense, la stratégie de défense en Indopacifique, l’intelligence artificielle au service de la défense…Cela m’a amené également à coordonner un document de politique de défense « L’actualisation stratégique 2021 » endossé par la ministre début 2021, qui était le document de référence précédant la revue nationale stratégique (RNS) présentée par le président de la République en novembre 2022 à Toulon.
Cela m’a également amené à m’ouvrir sur d’autres domaines, en particulier la prospective, y compris avec des Alliés, et de côtoyer des observatoires financés par le ministère sur les enjeux démographiques, énergétiques. On regarde très loin en terme de prospective. Sous l’impulsion de l’Agence de l’innovation de Défense (AID), nous avons en particulier lancé la Red Team, qui a pour comité directeur 3 entités : État-major des armées, DGRIS que je représentais au lancement et DGA (direction générale de l’armement). C’était une façon originale d’imaginer « des futurs qui dérangent », et je suis heureux que ce projet se prolonge.
Voici pour les temps essentiels de ma carrière : chaque aviateur pourrait écrire un bouquin !
Je vous remercie pour ce partage passionnant. Le 1er juin 2023, vous avez pris la direction du Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA). Quelle était la feuille de route ?
J’ai effectivement pris mes fonctions le lendemain d’une nomination au journal officiel ! Cela commençait très fort puisque dès le premier jour je participais la journée à un stage, tout en préparant l’assemblée plénière du réseau de réservistes citoyens ADER qui se déroulait dans nos murs au CESA, le soir même.
Ce réseau ADER a été créé en 2005 : une réserve citoyenne de haut niveau pour promouvoir le lien entre les armées et la société civile, tout en consolidant l’esprit de défense : tel était l’objectif fixé par Madame Michelle Alliot-Marie, Ministre de la défense de l’époque.
Ces 448 Adériens, issus de 24 promotions, des profils hautement qualifiés, de formation très diverses, sont unis par la volonté de servir autour du CEMAAE, en contribuant à la réflexion et relayant vers l’extérieur les problématiques et défis à relever par l’AAE.
Dès ce 1er juin, j’ai embrayé sur 45 jours non-stop avec le salon du Bourget, les baptêmes de promotion sur la base aérienne de Salon-de-Provence (BA701) et des week-ends en représentation aux 24h du Mans ou au Prytanée …avant un stage de 2 semaines de 30 jeunes officiers généraux provenant de pays partenaires, pour la 1ère édition du Paris International Capstone Course (ICC) , premier stage intégralement en anglais hébergé par le CHEM, avec pour objectif de développer très tôt la connaissance mutuelle entre jeunes généraux alliés.
Il m’a donc fallu un peu de temps avant de peaufiner la feuille de route, d’autant qu’il y a tout de même un vrai « ticket d’entrée » en arrivant au CESA : il faut bien connaître l’écosystème et comprendre l’ensemble des réseaux et associations qui œuvrent aux côtés de l’AAE ou des armées : que ce soit pour le patrimoine aéronautique ou pour l’entraide et l’aspect caritatif. Nous avons des relations très proches avec la Fondation Ailes de France, la Fondation des Œuvres Sociales de l’Air (FOSA) et l’association Les Ailes brisées, pour ne citer qu’eux.
Je suis également, par délégation du CEMAAE, Délégué au patrimoine de l’AAE et membre des conseils d’administration de l’Aéroclub de France (Paris) et du musée de l’Air et de l’Espace (Bourget).
J’ai donc pris possession de mon bureau à partir du 14 juillet, avec, comme première mission la montée en puissance d’une Chaire que l’on a dénommé Chaire de « Stratégies Aérienne et Spatiale appliquées » (SA2), avec deux « s » puisque les stratégies sont sensiblement différentes entre les milieux Air et Espace. Nous recherchons par exemple la supériorité aérienne, même ponctuelle et locale, dans l’espace aérien désormais systématiquement disputé. Pour l’Espace, notre mission immédiate est plutôt de garantir la liberté d’action en protégeant nos intérêts. Les stratégies et les cinématiques de ces milieux, bien que tous deux à priori hostiles à la vie humaine et partageant des points communs (transparence, vitesse, homogénéité…) sont donc sensiblement différentes.
Le second point de ma feuille de route était de préparer le 90ème anniversaire de la création de l’armée de l’Air et de l’Espace en 2024. Nous sommes déjà dans la mise en œuvre, puisque la phase de planification a été réalisée l’année passée.
Ce colloque 18 janvier s’inscrit ainsi dans cet anniversaire, ainsi qu’un ensemble de publications et d’évènements tout au long de l’année 2024. Un livre dédié aux 90 ans mettra en valeur des portraits d’aviateurs et d’aviatrices qui ont fait et marqué l’histoire de l’armée de l’Air et de l’Espace ; il sortira au mois de mai 2024. Nous avons aussi une revue historique des armées qui sera consacrée à l’armée de l’Air et de l’Espace à l’été.
Et puis nous aurons 2 journées majeures fin juin à Versailles, au Palais des Congrès, qui réuniront, entre autres, le colloque des chefs d’état-major des armées de l’air partenaires et alliées autour du CEMAAE. Cet évènement sera en partie ouvert au public. En soirée, avec les Grandes Eaux du parc du château de Versailles, nos ambassadeurs présenteront un show aérien. Des cérémonies militaires se dérouleront également aux Petites Ecuries de Versailles, berceau de l’École de l’Air avant son déménagement à Salon-de-Provence. Vous assisterez à la cérémonie de baptême de la promotion 2023 de l’École de l’Air et de l’Espace, de l’École des sous-officiers de Rochefort (BA721), et à une présentation au drapeau de l’École d’enseignement technique de l’Armée de l’air et de l’espace de Saintes (EETAA 722).
Un rendez-vous majeur donc, sur deux jours fin juin 2024.
Une feuille de route riche en événements au Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA). Peut-on revenir plus précisément sur la montée en puissance de la Chaire de « Stratégies Aérienne et Spatiale appliquées » (SA² ) ?
Le CESA faisait déjà beaucoup de travaux d’étude, de recherches et de publications qui seront mieux formalisés, cristallisés autour de cette chaire. Elle vise à pour promouvoir la pensée stratégique aérospatiale dans les milieux civils et militaires, nationaux comme internationaux. Nous sommes dans la phase de montée en puissance. Nous avons déjà 5 doctorants en poste au CESA à plein temps et 3 docteurs qui participent à leur accompagnement. L’idée est vraiment d’arriver, à terminaison, à être capable d’encadrer nous-même les thèses et de disposer d’une politique doctorale qui soutienne l’ensemble des personnels de l’armée de l’Air et de l’Espace souhaitant se lancer dans un doctorat. Et ils sont nombreux, captivés par des sujets qui touchent à la puissance aérienne et spatiale. L’enjeu est double à travers cette Chaire de « Stratégies Aérienne et Spatiale appliquées » : on souhaite à la fois leur apporter l’expertise et l’appui du CESA et il s’agit, en parallèle, de mieux valoriser et promouvoir leurs travaux de réflexion stratégique dans l’armée de l’air et de l’espace et en dehors.
Avec les autres organismes de formation, d’enseignement et de recherche de l’Ecole militaire, la Chaire SA² fait naturellement partie d’ACADEM (Académie de Défense de l’Ecole Militaire), structure fédératrice rassemblant les entités de l’Ecole militaire chargées de formation et d’études stratégiques vers des audiences toujours plus larges.
Il s’agit à la fois de développer les savoir-faire, mais aussi de mieux le faire savoir.
En ce début d’année 2024, avez-vous des messages à faire passer et des vœux à formuler ?
Tout d’abord un message sur l’anticipation stratégique : le colloque organisé par l’armée de l’Air et de l’Espace en janvier 2023 en la présence du CEMAAE s’intitulait « Du ciel à l’espace, nouveaux enjeux opérationnels à très haute altitude » . Ces enjeux peu connus du grand public ont fait l’actualité mondiale moins de 6 semaines plus tard, avec les ballons chinois survolant les États-Unis. Lors d’autres colloques, séminaires ou conférences du CESA, nous avons également réfléchi à l’éthique dans la robotisation de la 3eme dimension en poussant les études du Comité éthique de défense, à l’utilisation des drones armés, aux enjeux de l’hyper vélocité etc. bien avant que ces sujets ne surgissent sur le champ de bataille.
Je suis convaincu qu’il est essentiel d’avoir une anticipation stratégique dynamique. Imaginer ce qui va ou peut nous arriver est essentiel parce que cela permet d’optimiser les efforts que la France consacre à sa Défense. Orienter nos efforts et savoir comment le faire me parait essentiel et c’est pour cela que le CESA réalise des analyses stratégiques sur différents conflits. Certains sont grand public. Je prends l’exemple de l’analyse du CESA sur l’utilisation de la 3ème dimension dans les 3 premiers jours du conflit Hamas/Israël.
Pour apporter un peu de soleil après ces sujets graves et parce qu’il faut rester très optimiste sur nos capacités d’adaptation, je souhaite sincèrement le meilleur à tous vos lecteurs en 2024 ! Tout ce que vous souhaitez, avec un peu d’inattendu tout de même !
Je voudrais enfin féliciter les équipes du Centre d’études stratégiques aérospatiales pour les 7 mois durant lesquels j’ai pu, à leur tête, découvrir l’ensemble des expertises. Il y a des savoir-faire très spécifiques parmi nos 50 personnels, parfois cachés par la partie émergée des études/publications, des réseaux, du patrimoine, de l’histoire : notamment des compétences de graphistes, de juristes, de logisticiens de photoreporters… et de précieux stagiaires !
Nous disposons aussi des prestations de la Musique de l’Air qui est sur la base aérienne de Villacoublay (BA107) et de la Musique des Forces Aériennes et de l’Espace, installée sur la base aérienne de Bordeaux-Mérignac (BA106). Elles sont présentes sur toutes les cérémonies mais réalisent également des concerts sur les bases (tout récemment à La Réunion/BA186 !), notamment pour 2024 lors des Portes Ouvertes à Istres/BA125 (28 et 29 septembre) et à l’occasion de grands évènements, comme les 90 ans de l’AAE (18 juin à Versailles) ou de commémoration de la disparition de St-Exupéry (octobre à Saint-Dizier/BA113) par exemple.
Nous animons également la communauté des peintres de l’Air et de l’Espace, dont j’ai découvert la diversité des supports : il n’y a pas que des peintres, mais aussi des sculpteurs, des tampographes… par leurs œuvres, ils mettent en valeur l’armée de l’Air et de l’Espace.
Tout un ensemble de réservistes opérationnels et citoyens est également associé au Centre d’études stratégiques aérospatiales. J’invite d’ailleurs ceux qui sont intéressés à nous rejoindre à travers la réserve, sous toutes ses formes. Le tissu associatif et caritatif est aussi très engagé, et indispensable aux côtés du CESA pour porter des projets très diverses.
Je termine par les Escadrilles Air Jeunesse (EAJ) ! Leur développement se passe très bien (32 EAJ à ce jour réparties sur le territoire) puisque nous accueillons plus de 1000 équipiers de 12 ans à 25 ans. Ils suivent des programmes pédagogiques permettant de toucher de nombreux domaines, allant du patrimoine et de l’histoire aéronautiques à des activités sportives et aériennes (vol en avion électrique ou pilotage de drones par exemple). Leurs activités leur permettent d’avoir une meilleure connaissance de l’armée de l’Air et de l’Espace, de ses missions et de ses métiers, tout en contribuant à sa représentation. Nous allons bien entendu associer les EAJ à nos grands événements 2024 commémorant les 90 ans de l’AAE.
Tous ces partenaires sont des éléments essentiels pour développer les forces morales de la Nation.
A la lecture de mon media, vous connaissez la dernière question de l’entretien qui est plus personnelle : quels sont vos loisirs et passions ?
Concernant le sport, je joue au tennis chaque semaine. J’ai commencé très jeune mais j’ai malheureusement pris des cours du soir très tardivement. Cette année, j’ai dû arrêter le cours du soir parce que le monde associatif se réunit surtout en dehors des heures de bureau, en soirée : je joue donc plutôt le week-end désormais. Je pratique aussi le VTT, et occasionnellement le golf que j’ai découvert lors de mon passage à Abu Dhabi. Enfin la plongée sous-marine. C’est une passion partagée avec mon père, qui plonge très souvent malgré ses 75 ans, et ma sœur cadette, qui accompagnait d’ailleurs ma première plongée à Djibouti en 2007.
Nous adorons aussi les voyages en famille (Ethiopie, Tanzanie, Inde, Cyclades, Sri Lanka…). Mon épouse s’attache à organiser un périple chaque année (en parallèle de ses nombreux déplacements comme consultante RH pour une vingtaine d’hôpitaux et EPHAD). A Noël, nous étions en Californie tous les 5, pour ramener notre fils qui terminait son semestre d’études à l’Université d’Irvine (UCI). Les voyages sont très complémentaires des études pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.
Je lis un peu de tout en semaine, beaucoup sur l’aérospatial ! et plutôt des bandes dessinées pour la détente. D’ailleurs l’aéronautique est bien représentée dans les BD. Pendant les fêtes, j’ai bien entendu lu la dernière aventure des chevaliers du ciel, qui colle à l’actualité, « Marée rouge en mer Noire », mais j’aime aussi les BD plus « historiques » comme Biggles.
Concernant la musique, sur mes trajets en RER ou en voiture, parfois longs et surtout trop nombreux, j’alterne entre musique contemporaine (rock…) et podcasts (de stratégies principalement…). Les podcasts sont très intéressants et prennent de plus en plus de place sur ma bande passante audio !
Un remerciement appuyé général pour notre entretien fort sympathique ! Je vous souhaite tous mes vœux de réussite dans vos projets qui ne manqueront pas de passionner le monde de l’aéronautique sur notre territoire et à l’international. La France tient une place clef et son « audace » est un atout majeur.
Une photo prise lors de notre entretien dans votre bureau. De mémoire sont disposés sur la table l’annuaire ADER, Vortex n°5 sur l’armée de l’air chinoise (version anglaise), Carnets de vol, le catalogue de l’expo des PAE, la NHAAE et l’affiche et le programme du colloque du 18 janvier ENCOURAGER L’INNOVATION.
Et une photo de famille : vous êtes au Prytanée National Militaire que votre fille vient de quitter après 3 ans de Lycée, avec votre père, descendant de 3 générations de gendarmes ! Merci pour le partage !
Le 25 janvier 2024 ✅ Retrouvez le colloque en ligne sur la chaîne Youtube de l’armée de l’Air et de l’Espace !
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