De la modeste cabane de pêcheurs aux grandes villas sous les pins, l’architecture bois offre une belle signature au Bassin d’Arcachon. Un matériau traditionnel autrefois réservé aux habitats les plus modestes devenu très tendance, un nouveau terrain de jeu, une échappée hors de la vie mondaine. Qui n’a jamais rêvé de dormir dans une cabane ? Pour réaliser ce rêve d’enfant, et même d’adulte, le Bassin d’Arcachon offre un vaste choix d’hébergements cousus bois.
Il était une fois de jolies cabanes au bord de l’eau…
Alimenté par la Leyre et les marées, le Bassin d’Arcachon constitue par la qualité de ses eaux un domaine ostréicole de première importance. Depuis la fin du XIXe siècle, des générations de pêcheurs ont donné naissance à des quartiers ostréicoles dont les cabanes en bois s’alignent en rangs serrés vers les pontons et les digues où se balancent leurs embarcations. Toujours de taille modeste, certaines se distinguent par leurs jolies façades colorées qui se reflètent sur les eaux du Bassin. « Sans le savoir, les pêcheurs de l’époque ont initié le développement durable et les circuits courts, le pin maritime étant omniprésent et bon marché », précise Jean Dubrous, patron d’un cabinet d’architecture à La Teste de Buch.
Une tradition qui perdure
Toujours selon Jean Dubrous : « les temps ont changé mais les cabanes sont toujours source d’inspiration ! ».
Au milieu des années 60, alors que les résidences secondaires se développent, l’architecte bordelais Pierre Lajus et ses associés Salier, Courtois et Sadirac inventent un nouveau concept d’habitation : la villa Girolle. Ces maisons modulaires en bois conçues pour être agrandies grâce à un système de travées peuvent ainsi s’adapter à chaque famille. Une maison de vacances idéale, accessible à tous, écologique, moderne et fusionnelle avec son environnement !
La plupart d’entre elles ont été rénovées mais conservent toujours leur structure d’origine. Plus impressionnantes encore sont les villas de style colonial de l’architecte Guy Lallemand où le bois s’illustre en vérandas et balcons périphériques, vaste porche et balustrades ouvragées. Dernier exemple, les cabanes Bartherotte qui portent le nom d’une célèbre famille du Cap Ferret. Derrière une apparente simplicité, elles sont construites avec des techniques d’assemblages spécifiques mises au point au fil du temps par les Bartherotte. Particularité de taille, elles sont exclusivement réalisées avec du pin maritime planté, débité et préparé localement.
Un symbole : les célèbres cabanes tchanquées…
La Ville de La Teste de Buch et le Conservatoire du Littoral, respectivement gestionnaire et attributaire de l’Ile aux Oiseaux, oeuvrent pour la préservation et la défense des Cabanes Tchanquées qui font partie intégrante du patrimoine girondin et qui représentent pour les habitants comme pour les touristes l’emblème du Bassin d’Arcachon. La première Cabane, celle aux volets blancs, a dû être entièrement reconstruite il y a une quinzaine d’années.
La n°3, celle aux volets rouges, est à son tour menacée. En raison de l’état de délabrement de ses piliers des travaux de fortification ont été réalisés en 2021 mais ils ne suffisent pas à assurer la pérennité de l’ouvrage. Il y a donc urgence à sauver l’édifice. Après de nombreuses études, la décision a été prise de « reconstruire à l’identique » la Cabane n°3. C’est-à-dire de devoir la déconstruire pour la reconstruire entièrement.
Mode ou conscience environnementale ?
Les deux : « Il est de bon ton d’avoir une maison en bois lorsqu’on habite sur le Bassin ! » souligne Michel Lavillenie, architecte à Lège-Cap ferret.
Il existe cependant parmi les dernières réalisations quelques exemples qui tiennent compte des préoccupations écologiques et environnementales. Le village vacances VVF de Claouey se veut un exemple d’écocitoyenneté, de respect et de mise en valeur du patrimoine : l’implantation des chalets posés délicatement sur le sol a été définie en fonction de l’emplacement des arbres et des bosquets qui ont été conservés, l’eau chaude provient de mini-cumulus dans un but d’économie d’énergie…
Enfin, citons les hébergements de la Maison de la Nature et Réserve Ornithologique du Teich ou encore le Club Plage Pereire, tout de bois, chaleureux, une architecture habile grâce à laquelle l’intérieur se confond avec l’extérieur, une grande cabane en bois, style Bartherotte, montée et démontée à chaque saison pour préserver la beauté du paysage.
Un gage d’excellence pour les forêts du Bassin
À propos du SIBA
Le Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon (SIBA) est la collectivité territoriale chargée de préserver et de promouvoir le Bassin d’Arcachon. Ce syndicat rassemble les douze communes du Bassin d’Arcachon.