Le 23 juillet 2022 – Nous sommes à J-1 de l’arrivée du Tour de France 2022 sur les Champs-Elysées à Paris. Un événement majeur et fédérateur pour les français qui s’intéressent au sport, au cyclisme, à nos territoires, à notre patrimoine, à notre gastronomie.
Une joie de m’entretenir au téléphone avec Agathe FOUCAULT, Cheffe de la mission police sur le Tour de France 2022, au départ de Lacapelle-Marival, dans le Lot (46) étape décisive, pour Rocamadour puis Paris demain.
Agathe est pleinement engagée dans sa mission, de nature directe, spontanée et sympathique.
Bonjour Agathe,
Un remerciement pour l’interview à J-1 de l’arrivée du Tour de France 2022.
Pourquoi l’envie de rejoindre le Tour de France ?
Participer à cette belle aventure qu’est le Tour de France était pour moi l’occasion de m’investir dans une mission nouvelle, différente de celles que j’assure tout au long de l’année dans les Yvelines (78) et de découvrir l’univers du cyclisme que je méconnaissais totalement. Nous sommes 12 policiers de toute la France immergés au sein du dispositif de sécurisation du Tour.
Très concrètement, on avance au rythme de la caravane au milieu des villes et des montagnes et un de nos équipages est entre elles et les coureurs. Ce dispositif participe à la sécurité du public présent au bord des routes et nous permet d’intervenir rapidement en tout point du parcours.
Nous complétons ainsi l’action des policiers et des gendarmes des communes traversées avec qui nous partageons le même objectif, que chacun, qu’il vienne pour le cyclisme ou pour l’ambiance, puisse profiter du spectacle !
Quelle expérience vivez-vous sur le TDF ?
L’équipe et toutes les personnes engagées sur le Tour de France avancent au rythme des coureurs.
Nous terminons les journées quand ils sont tous arrivés – et certains mettent un point d’honneur à achever l’étape sur leur vélo même s’ils sont hors délai, et nous sommes au repos en même temps qu’eux, le lundi.
Cette année, nous sommes partis de France pour Copenhague le 28 juin. Cela fait donc presque quatre semaines que nous avons commencé notre itinérance et nous la poursuivrons jusqu’au 31 juillet, puisque le Tour de France des Femmes se déroule ensuite pendant une semaine.
Chaque jour emporte ses nouveautés, ses imprévus et ses découvertes. Nous avons toutefois nos points de repère sur la route : certaines personnes, parfois déguisées, sont présentes à chaque étape et suivent le Tour en vadrouillant comme nous et toujours avec le même enthousiasme au passage de la caravane et des coureurs.
Le Tour de France est vraiment singulier en ce qu’il fige des images de la France dans toute sa diversité : les villes, les campagnes, la montagne, les pavés du nord.
On retrouve dans le public des français et des étrangers, des écoles et des personnes âgées, des ouvriers en pause ou des agriculteurs. Leur point commun : le sourire qu’ils partagent à notre passage !
Après les longues journées, on débriefe avec l’équipe en dînant chaque soir dans une ville différente. C’est le moment de relâcher, de quitter l’uniforme et de découvrir les cuisines du terroir !
Le Tour se termine dimanche 24 juillet, nous sommes à J-1, quel est le programme ?
Après Cahors hier, ce samedi nous sommes à Lacapelle-Marival en direction de Rocamadour.
Direction les Hauts-de-Seine (92) ensuite les Yvelines (78) pour arriver à Paris dimanche, avec des derniers
coups de pédale sur les Champs-Elysées à Paris.
Tous ceux qui ont déjà fait cette arrivée me disent que c’est mythique, qu’avoir les Champs-Elysées pour nous est exceptionnel.
C’est aussi cela la mission police au sein du Tour de France, avoir la chance d’accéder à des lieux uniques ! L’arrivée à l’Alpes d’Huez le jour de la fête nationale, l’arrivée à Rocamadour aujourd’hui, tous ces moments resteront des images figées pour nous tous !
La police offre la possibilité d’assurer de belles missions au service des autres, dans un environnement exceptionnel. Cela participe à la joie que j’ai de faire ce métier.
Cela serait sympathique d’en savoir davantage sur votre équipe du TDF.
Dans l’équipe, on est tous différents. Certains sont du Nord et d’autres du Sud, leurs enfants sont plus ou moins jeunes et les services dans lesquels nous travaillons sont très différents : motocyclistes, enquêteurs, police secours ou compagnie d’intervention, nos missions au quotidien sont variées.
L’enjeu est aussi de souder l’équipe, avec des personnalités bien engagées ! Le plus jeune, Louis, a 25 ans et est motocycliste. Le plus expérimenté, Patrick, 57 ans, est lui policier en unité spécialisée de lutte contre la délinquance. On cohabite pendant quatre semaines du petit déjeuner au diner. Forcément, parfois, avec la fatigue, on peut être un peu tendus ! On va donc courir quand on ne rentre pas trop tard de l’étape, toujours ensemble ! C’est aussi cela qui rend l’expérience inoubliable, les liens tissés entre nous.
C’est une des forces de la police, permettre à chacun de s’investir dans un domaine spécifique, toujours au service de la population, et de changer au cours de sa carrière pour en découvrir de nouveaux !
Vous évoquez la police, afin de mieux vous découvrir, quel est votre parcours ?
J’ai 31 ans et je sers dans les Yvelines (78), au service d’ordre public, qui réunit 200 policiers.
On travaille au quotidien pour appuyer nos collègues des commissariats dans des missions spécialisées : recherche de personnes avec les policiers canins, mais aussi recherche de produits stupéfiants, sécurisation avec les policiers à cheval, sécurité routière avec les motocyclistes ou encore interpellation de personnes dangereuses.
On se charge aussi d’accompagner les personnes devant les magistrats lorsqu’elles sont au tribunal judiciaire pour qu’elles connaissent la suite de leur affaire.
Toutes ces missions montrent qu’être policier peut amener à exercer mille métiers différents. C’est ce qui fait ma joie au quotidien : servir, sans savoir ce que la journée nous réserve !
Une question que j’apprécie poser, quels sont vos loisirs ?
Les journées, au service toute l’année comme sur le Tour, sont facilement de douze heures.
Cela laisse peu de temps pour faire autre chose à côté, mais j’essaie de m’y forcer, car l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle est important.
C’est un chouette métier commissaire de police, mais c’est prenant, et il faut vraiment parfois sortir la tête de l’eau pour prendre du recul. Mes plus proches amis ne sont pas du tout dans la police. Cela permet de vraiment couper quand je suis avec eux, on partage des moments ensemble autour d’un bon diner à la campagne avec une rando le lendemain. La nature, le partage et le temps pour les autres, c’est ce qui me permet de revenir le lundi au travail avec la même envie de servir !
Un remerciement Agathe pour le temps consacré à notre entretien ! Je vous laisse travailler… à bientôt dans les Yvelines !
Note importante
Il est strictement interdit de copier tout ou partie de l’interview.