Le 29 juillet 2021 – Miss Konfidentielle vous présente l’interview exceptionnelle du général Laurent Lherbette, commandant en second du Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes. L’interview est rythmée en trois actes : 1er acte au CDAOA (Lyon) le 18 juin 2021, le 2d acte à l’Hôtel des Invalides (Paris) le 14 juillet 2021, le 3ème acte au téléphone le 28 juillet 2021 suite au Conseil des ministres.
Des heures privilégiées inoubliables et inspirantes aux côtés d’un homme brillant et passionné. Doté d’un sens certain de l’enseignement et plein d’humour.
Le général se livre avec émotions sur l’ensemble de son parcours, ses missions marquantes telles que Barkhane, Skyros, Pégase, Heifara Wakea, OTAN.. sans oublier le défilé aérien du 14 juillet 2021. Nous conclurons sur sa nomination datée du 28 juillet 2021 !
AU CDAOA, LE 18 JUIN 2021
BONJOUR LAURENT,
POURQUOI AVOIR CHOISI L’ARMEE DE L’AIR ?
Cela vient de très loin. Je suis le seul militaire de la famille, excepté mon grand-père qui était résistant et qui a passé 2 ans en camps. Il est décédé le 24 avril 1945 sur le bord de la route en Tchécoslovaquie… Ma maman a été profondément marquée par l’histoire de son papa et m’en a imprégné sans le vouloir.
J’ai d’abord souhaité être vulcanologue comme Haroun Tazieff que j’admirais et puis un jour, un Mirage 3 est passé au-dessus de moi et j’ai eu l’impression que le pilote me saluait. Cela a provoqué un déclic, j’avais 11 ans, mon chemin était tracé !
J’ai déposé mon dossier à la Flèche (Sarthe) après le Bac. Mon dossier m’a permis d’entrer en prépa à Saint-Cyr. J’ai alors découvert l’Armée de terre, ses traditions, ses chants, ses citations… et cela m’a beaucoup plu. Trois années extraordinaires, c’est là que je me suis fait mes amis. Je vérifiais ma vision régulièrement car je voulais être pilote de chasse. J’ai cubé, puis passé les trois concours militaires. J’ai été reçu à l’Ecole de l’air et à Saint-Cyr mais pas à l’école Navale. Avec le recul, je pense qu’inconsciemment je ne souhaitais pas intégrer la Marine comme mon père que je ne voyais qu’une seule fois par an.
J’ai rejoint l’Ecole de l’Air en septembre 1987. Je suis la formation et suis breveté le 16 janvier 1991 date du début des opérations aériennes de l’opération Desert Storm en Irak. Je pars à Cazaux (école de transition opérationnelle) pour me dégrossir sur la partie réelle du travail pendant 4 mois. A l’issue, je choisis de partir à la base de Saint-Dizier (Haute-Marne) sur Jaguar.
A cette époque, Red Flag était l’exercice mythique aux Etats-Unis et Saint-Dizier y envoyait des Jaguar. Mais je n’y suis jamais allé ! Pour ceux qui ne connaissent pas, Red Flag est un exercice militaire aérien impliquant plusieurs pays alliés et se déroulant à partir de la base aérienne de Nellis, dans le désert du Nevada, aux États-Unis. Depuis 1975, des équipages de l’US Air Force et de différentes forces aériennes alliées, se livrent à cet exercice en grandeur réelle qui dure six semaines.
QUEL EST VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL ?
Vient le temps de ma carrière professionnelle qui m’a toujours passionné.
Je ne vais pas tout vous raconter du moins dans le cadre de l’interview car cela serait bien trop long et je ne souhaite pas faire fuir vos lecteurs. Je vous propose de revenir sur les événements marquants.
Je commence par la période de 1991 à 1999 où j’ai fait tout mon parcours opérationnel au sein de l’Escadron de chasse 3/7 Languedoc. J’ai appris à être un équipier, un sous-chef de patrouille, un instructeur, un chef de patrouille. C’était passionnant. C’est avec cette unité de combat que j’ai effectué mes premières opérations extérieures.
Des dates clefs :
première mission ops en Irak a lieu en 1993,
prise de commandement de l’escadrille la Furie en 1996,
première mission de bombardement réel lors de la crise du Kosovo en 1999.
Les détachements sont ce qu’ils sont. Les deux vécus en 1999 sont particuliers :
1/ Le premier en Italie comme chef du détachement air et chef du détachement Jaguar.
L’opération Trident au Kosovo est déclenchée trois semaines après mon arrivée !
On passe de 4 Jaguar à une quinzaine d’avions de combat. Cela a été une période (20 janvier au 4 mars) extraordinaire.
On m’a donné ma chance et je ne remercierai jamais assez le général GAVIARD qui m’a soutenu et fait confiance en me laissant le commandement du détachement AIR.
2/ Je rentre en France et 3 semaines plus tard, le jour de mon anniversaire (23 mars), c’est le début des frappes. Je repars début mai à Istrana comme adjoint au chef des opérations pour les Jaguars puis rentre fin mai.
Je quitte Saint-Dizier et suis affecté au bureau des relations extérieures de l’Armée de l’Air. J’y passe trois années qui ont été une véritable ouverture. J’ai ainsi développé des contacts en voyageant en Turquie, Grèce, Italie, Pays-Bas…
Je concours pour partir à Rome après avoir réussi le concours du Collège Interarmées de Défense. Je pars en famille, une véritable respiration.
En rentrant, je suis affecté à Nancy. Je prends en septembre 2004 le commandement de l’escadron 1/3 NAVARRE sur Mirage 2000D. 3 années de bonheur. Ce sont les hommes qui donnent du sens à la mission, comme disait Saint-Ex. C’est très vrai.
Je ne suis pas un fana de vol, ce qui m’a toujours intéressé c’est l’univers du combat, du guerrier. Quand vous volez, vous êtes dans une machine de guerre, en groupe, on n’agit jamais seul. On sait que le pilote d’un autre avion à côté se bat avec vous. Cette expérience humaine a été fabuleuse. Il ne faut d’ailleurs pas oublier les mécaniciens, ils sont indispensables. 1 avion + 1 mécano + 1 pilote + 1 officier renseignement = quadriptyque parfait. Le secrétariat unité aussi pour que le tout tourne.
En 2005, je suis redéployé en pays périphériques de l’Afghanistan pour contribuer aux opérations. Le travail avec les forces spéciales françaises et américaines de jour comme de nuit… un environnement incroyable vu du ciel et une réalité de terrain terrible.
En 2006, je rends mon commandement pour partir dans un cabinet ministériel. Je ne me serais jamais imaginé aller dans un cabinet. C’est ainsi que j’ai servi sous Michèle Alliot-Marie et Hervé Morin.
En 2015, je suis adjoint au sous-chef d’activité à l’EMA (Etat-Major des Armées).
Mes missions sont variées : budget de fonctionnement de l’AAE, maintien en condition opérationnelle de l’AEE (Armée de l’Air et de l’Espace), soutien des aviateurs, concept, doctrine…
J’ai une seconde casquette : je m’occupais de toutes les bases aériennes de l’Outre-mer.
Pour la première fois de ma carrière, j’étais dépassé. Je ne connaissais pas les dossiers. Il aura fallu 15 jours pour réussir à reprendre pied.
Février 2016, mon chef prend le commandement de la structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense (SIMMAD) et je me retrouve tout seul. Un grand moment de solitude et un agenda qui explose – 7/7 – Pas simple jusqu’à l’été où j’ai un nouveau chef.
Fin 2016, je demande de partir à Barkhane.
C’est ainsi que du 22 juin 2017 au 04 juillet 2018, je suis l’adjoint opération du Général Bruno GUIBERT, commandant des forces BARKHANE. Une pierre blanche dans ma vie d’homme. Barkhane est une opération hors norme. J’y retrouve des camarades de l’Armée de terre et malheureusement reviens marqué par la mort au combat de deux hommes (ils sont avec moi depuis ce jour-là).
Barkhane est une opération interarmées exigeante, de tous les instants, sans pause qui correspond à ce pourquoi on est entré dans l’Armée. Je remercie le COMANFOR qui m’a beaucoup laissé aux manettes. Barkhane restera gravé dans ma mémoire, une aventure humaine hors norme.
DEPUIS LE 1er SEPTEMBRE 2019, VOUS ÊTES GENERAL COMMANDANT EN SECOND DU CDAOA
Ce fut une découverte de rejoindre le Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes (CDAOA) car c’était le commandement de l’Armée de l’air que je connaissais le moins. La police du ciel avec des vrais enjeux. J’invite les lecteurs à regarder la vidéo de présentation du CDAOA simple et pratique.
Commandant en second le CDAOA, j’ai apporté mon soutien au GCA Vincent COUSIN, ComDAOA, notamment dans la préparation d’exercices majeurs comme SKYROS ou PEGASE, en endossant la responsabilité des défilés aériens du 14 juillet, mais surtout en m’investissant dans la préparation de la NRF22, et enfin en contribuant activement au renforcement de la PPS (Posture Permanente de Sûreté Air) ou plus connue sous le nom de police du ciel.
Vous m’avez demandé tout à l’heure quelles sont les missions marquantes. Je vous réponds.
Skyros a été un grand moment à cause de la Covid-19. Une épée de Damoclès sur notre tête, on nous attendait au virage, certains pensaient que l’on prenait des risques inacceptables.
L’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE) a conduit la mission SKYROS sous le commandement opérationnel de l’état-major des armées pour démontrer la capacité de la France à agir à grande distance en un temps restreint. Cette mission a permis également à l’armée de l’Air et de l’Espace d’entrainer ses équipages aux missions exigeantes de la projection. La mission SKYROS a contribué aussi à renforcer la coopération militaire de la France avec chacun des pays visités (Inde, EAU, Egypte et Grèce).
On peut féliciter les personnels qui ont fait un travail hors norme. Et c’est pour cette raison aussi qu’ils défileront le 14 juillet 2021 à Paris.
En voici des vidéos « Retour sur la mission Skyros » (18/03/21), « Mission Skyros : retour sur l’escale grecque » (07/02/21), « Mission Skyros : retour en images sur l’escale égyptienne » (02/02/21), « Mission Skyros : retour en images sur l’escale émirienne » (29/01/21), « Mission Skyros : retour en images sur l’escale indienne » (25/01/21).
Du 20 juin au 09 juillet 2021, l’AAE conduit, depuis la métropole et vers le Pacifique sud, la mission, HEIFARA WAKEA en projetant un dispositif aérien composé de 3 Rafale, 2 A330 Phénix et 2 A400M Atlas ainsi qu’environ 170 aviateurs. Après une première phase de projection de puissance dénommée HEIFARA, conduite vers la Polynésie française et commandé depuis Lyon, le dispositif amorcera une seconde phase de coopération bilatérale avec l’armée américaine nommée WAKEA. Les aéronefs français se rendront ainsi à Hawaï pour participer à des missions de préparation opérationnelle.
En voici des vidéos « WAKEA : La « French Touch » dans le ciel d’Hawaï » (06/07/21), « Mission Heifara de l’Armée de l’air et de l’espace en Polynésie » (01/07/21), « HEIFARA : la mission se termine en Polynésie française » (29/06/21), « HEIFARA : Le déploiement en moins de 40 heures des Rafale à Tahiti » (23/06/21).
Le prochain enjeu est celui du défilé aérien du 14 juillet sur les Champs-Elysées. Nous travaillons dessus et serons au poste de contrôle non pas de Lyon mais depuis le sommet de l’Arc de Triomphe. Vous sachant présente en tribune au défilé, vous pourrez le suivre de près ! Je pourrai vous rencontrer l’après-midi afin de vous en parler et poursuivre l’interview.
Autre sujet et pas des moindres, en 2022 l’Armée de l’air et de l’espace devra assurer le commandement de la composante aérienne de l’OTAN pendant un an.
Pour faire cela, il a fallu construire le CAPCO (Centre air de planification et de conduite des opérations) situé à Lyon-Mont Verdun. Former et entrainer des officiers au C2 AIR (Command and Control AIR) en vue de disposer d’un outil complet validé par l’OTAN. C’est un vrai enjeu.
Une certification interviendra fin 2021 lors d’un exercice avec l’OTAN où nous aurons le rôle de leader de la composante aérienne.
Il y aura une vérification de la standardisation, ce qui implique le respect des mêmes procédures, des mêmes outils utilisés par tous les pays en matière de processus de planification, de conduite, de transmission…
La dernière fois que nous étions au commandement, c’était en 2015.
Retour sur l’exercice de certification AIREX, juin 2021 © M. CADIOU / Armée de l’Air et de l’Espace / Armées
Avant de nous quitter, je dirais qu’à l’appel du 18 juin que nous fêtons aujourd’hui, je me demande ce que j’aurais fait ce jour-là. Je suis un passionné de l’Histoire de France et je peux dire que Napoléon et De Gaulle m’ont guidé.
HOTEL DES INVALIDES, LE 14 JUILLET APRES-MIDI
BONJOUR LAURENT,
NOUS NOUS RETROUVONS APRES LE DEFILE DU 14 JUILLET, RACONTEZ-NOUS LES COULISSES DE VOTRE TRAVAIL ET CELUI DE VOS EQUIPES.
L’organisation remonte à 5 mois en réalité parce qu’il y a les réservations des zones aériennes. Nous partageons l’espace aérien avec les aéroports civils, le ciel n’est pas que militaire, loin s’en faut.
Il faut commencer à identifier les unités, monter les équipes, réfléchir à la maquette, préparer la documentation afférente au défilé. Cela comprend les cadres juridique et opérationnel à rédiger avec un objectif, celui de faciliter le travail des équipages des armées de l’air, de terre, l’aéronavale, la gendarmerie, la sécurité civile et ceux de la DGA (Direction Général de l’Armement) mis à l’honneur cet été pour ses 60 ans, sachant que les équipages n’ont pas l’habitude de travailler ensemble.
J-3 mois : Le gouverneur militaire de Paris (GMP), Christophe Abad arrête les thèmes du défilé aérien avec les armées et l’Elysée.
Ce qui fait que le travail déjà avancé passe alors par le filtre des thèmes arrêtés.
Cette année, « la haute intensité » et « la projection de puissance » ont été les thèmes retenus.
Il a été décidé de réduire le nombre de tableaux mais avec plus d’avions afin de démontrer l’effet de masse, de force (2 tableaux x 6 avions). La maquette ainsi revue est présentée au chef d’Etat-major de l’armée de l’air Philippe LAVIGNE qui l’a validée de suite. La maquette est ensuite présentée au GMP fin mai et c’est à lui de la présenter à l’Elysée.
Fin mai nous briefons tous les équipages concernés à Villacoublay, en nous appuyant notamment sur le retour d’expérience des défilés précédents.
Puis les équipages vont tous faire une reconnaissance en hélicoptères pour identifier les repères visuels. Le jour J, cela permet d’anticiper les trajectoires et donc d’être plus souple dans son pilotage surtout pour les leaders de formation, sans avoir à recourir systématiquement au système de navigation. Pour que le défilé soit harmonieux de l’Arc de Triomphe à la Concorde, il faut que les équipiers des patrouilles puissent figer leur position relative dès l’Arche de la Défense passée.
Fin juin sur la base aérienne d’Orléans, vient la répétition générale avec tout le dispositif en fonction des moyens possibles sur le moment. En amont, un ordre d’opération a été rédigé et transmis à toutes les unités. Chacun sait ainsi ce qu’il doit faire. Cette année, la météo a été très mauvaise. Nous avons dû reporter de 48h la répétition. A l’issu de cet entrainement, seuls les leaders se retrouvent et font un débrief. J’ai été à leur place, il m’est plus facile de comprendre leurs problématiques.Cet entrainement a été très enrichissant n’étant pas parfait. Ensuite chacun est rentré chez soi.
Les équipages continuent d’échanger avec mon équipe pour parfaire le vol. Nous communiquons avec les aéroports parisiens aussi en vue de les gêner le moins possible dans leur activité.
J-2 : répétition pour les leaders et leurs remplaçants.
Le PC est alors installé sur l’Arc de Triomphe,
Les appareils décollent de leurs bases respectives,
patientent dans les circuits d’attente à l’ouest de Paris.
On définit l’heure H de passage sur la tribune officielle, heure H qui correspond au passage de la Patrouille de France. Cette heure H est communiquée aux avions et hélicoptères, qui calent alors leur vol pour respecter l’ordre de passage défini.
Le lundi 12 juillet, la météo est capricieuse mais celle du 13 est annoncée encore pire, donc je parie sur la répétition le 12 juillet sans report possible. Bien m’en a pris.
Jour J : Le 14 juillet
Arrivée à l’Arc de Triomphe avant 06h00 avec une surprise désagréable… Il a tellement plu que nous avons perdu notre générateur électrique ! En 1 heure de temps, heureusement, les techniciens ont pu tout rétablir. La situation était critique.
Ce matin, la météo était moins bonne que prévu.
On est resté confiant. Je ne pouvais pas lancer le cas « nominal ».
On a toujours 4 cas. Ce matin, nous avions juste ce qu’il fallait pour choisir le cas n°2. Cela nous a coûté des avions qui n’ont pas pu défiler tels que l’AWACS et les ravitailleurs afin de faciliter le passage des avions de chasse.
Les avions sont tous en l’air dans les circuits d’attente. Les premiers sont arrivés à 09h30, les derniers à 10h05. Le premier circuit est à 2 mn de l’Arche de la Défense (20 km) et les derniers à Evreux (180 km de l’Arche de la Défense). Tout cela fait partie de la maquette, l’objectif étant que chacun arrive et circule sereinement dans sa zone d’attente.
A 10h10, diffusion aux appareils du cas 2, l’AWACS et les ravitailleurs quittent les circuits d’attente pour rentrer, la responsabilité du boxe est alors confiée au leader des chasseurs.
Vers 10h15, il nous est annoncé qu’il y a un peu de retard… Depuis la place de la Concorde, on nous donne le Top à 10h30 sachant que le tableau musical devant le Président de la République dure 12mn30s.
H1 – 10h42 et 50 secondes : heure de la patrouille de France (PAF) au-dessus de la Tribune officielle. Ce matin, cela a marché pile-poil (sourire).
Une fois la PAF passée au-dessus du Président de la République, je commence à être soulagé même si j’ai encore à surveiller le plafond pour assurer la sécurité du reste du dispositif. Si le plafond est trop bas, s’il y a du vent, la donne peut encore être modifiée. Ce matin, je n’ai pas eu de changement.
Puis le défilé terrestre démarre.
Pendant ce temps, je surveille que tout se passe bien du côté des hélicoptères. On recalcule l’heure H2 de passage des voilures tournantes sur la Tribune en fonction d’un point de passage de la Légion étrangère sur les Champs Elysées. Et là, même principe que le H1.
Une fois la H2 déterminée et communiquée aux leaders des patrouilles d’hélicoptères, je ne vous cache pas que l’on souffle un grand coup !! Le général Vincent COUSIN à la tête du CDAOA est satisfait, cela s’est bien passé vu de la Tribune. C’est bien pour tout le monde, les équipages sont satisfaits. Par ailleurs, le système anti-drone mis en œuvre ce matin afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de drone dans l’axe du défilé a été efficace.
Nous faisons un débriefing à chaud avec les équipes de l’Arc de Triomphe, de la communication… Cela aura représenté beaucoup d’énergie, de travail, de répétitions qui s’avèrent payantes.
COMMENT VOUS SENTEZ-VOUS TOUT DE SUITE ?
Je vais bien, je suis satisfait…. Et ce soir je dormirai bien ! (sourire)
Les équipes ont bien appris du retour d’expérience du défilé de l’année passée.
Le travail a été serein.
4 avions n’ont pas défilé, c’est la loi de la météo.
CONSEIL DES MINISTRES, LE 28 JUILLET 2021
BONJOUR LAURENT,
VOUS AVEZ UNE NOUVELLE A NOUS ANNONCER, N’EST-CE PAS ?
Une excellente nouvelle.
Le Président de la République a réuni le Conseil des ministres au Palais de l’Elysée ce mercredi 28 juillet 2021.
À l’issue du Conseil, le service de presse de la Présidence de la République a diffusé une annonce qui me concerne et que je vous cite dans le texte :
« Sur proposition de la ministre des armées : M. le général de division aérienne du corps des officiers de l’air Laurent LHERBETTE est nommé commandant des forces aériennes et officier général de zone de défense et de sécurité Sud-Ouest, et est élevé aux rang et appellation de général de corps aérien, à compter du 1er septembre 2021 ». Source
Cela signifie que j’aurai une double casquette :
- celle de commandant des forces aériennes, soit environ les 2/3 des moyens de l’Armée de l’Air et de l’Espace avec comme objectifs de fournir les moyens humains et matériels aux opérations, et de facto de gérer les formations et entraînements des personnels,
- celle, au niveau interarmées, d’officier général de zone de défense sud-ouest, pour notamment être le représentant du CEMA auprès des préfets et l’interlocuteur avec la sécurité civile.
Sur le plan professionnel, cela sera certainement très prenant et passionnant !
En attendant le 1er septembre 2021, je vais partir en famille (sourire) et lui consacrer du temps car j’ai été très occupé ces derniers temps.
Miss Konfidentielle vous remercie pour ces moments de partage en toute confiance et pour vos enseignements. C’était très agréable et donne envie d’en apprendre bien davantage sur votre métier. Lors de votre interview au CDAOA, cette photo a été prise. Que signifie t-elle ? « En opération, il ne faut jamais oublier que l’esprit interarmées doit toujours primer ! » Laurent Lherbette.
Plein succès pour la suite dans le cadre de votre nomination. L’occasion de recevoir de vos nouvelles ! En attendant, belles vacances cet été en famille.
Note importante
Il est obligatoire d’obtenir l’autorisation écrite de Valérie Desforges avant de reproduire 1/ tout ou partie du contenu de l’interview 2/ des photos publiées dans l’interview – sur un autre support.
Précisions de légendes et copyrights des photos de l’Armée de l’Air et de l’Espace :
- Photo en Une : Le général Lherbette lors de la mission Skyros, en Grèce, janvier 2021 © Jean-Luc BRUNET / Armée de l’Air et de l’Espace / Défense.
- Photo du Jaguar : Jaguar en vol © Armée de l’Air et de l’Espace / Armées.
- Photo du 14 juillet à l’Arc de Triomphe : Poste de commandement Etoile, haut de l’Arc de Triomphe, 14/07/2021 © M. CADIOU Armée de l’Air et de l’Espace / Armées
Un entretien passionnant…
Et à quelle altitude !
Merci mon Général
Merci Miss Konfidentielle
Le survol d’une carrière extrêmement passionnante qui se prolonge aujourd’hui par cette promotion méritée, j’ai bien aimé également ce signe du destin venu du ciel dans votre enfance, ce mirage 3 qui vous donne cette envie de devenir ce que vous êtes aujourd’hui, bravo mon Général…
Miss Konfidentielle a réussi, comme elle le fait toujours d’une manière remarquable, à nous faire découvrir ici une facette de notre défense nationale avec l’Armée de l’Air …
Tout d’abord, je vous félicite mon Général pour votre engagement pour la France.
Je vous remercie également de ne pas avoir choisi la voie de la vulcanologie, nous aurions manqué d’un grand-homme au sein de nos armées.
« Les grands hommes ne naissent pas dans la grandeur, ils grandissent ».
Merci mon Général.
A bientôt pour de nouvelles aventures…
Bonjour Monsieur
Parfois nos décisions ne tiennent qu’à peu de chose, mais ce sont souvent les plus déterminantes car reposant pour beaucoup sur l’instinct et la spontanéité…j’ai eu la chance de trouver très tôt ma voie et ma vocation. Cela aide vraiment pour se réaliser. Quant à la vulcanologie, je n’y pense plus même si un volcan m’impressionne toujours.
Merci beaucoup pour vos commentaires.