Miss Konfidentielle met en lumière Orléans et son patrimoine… à découvrir le temps d’un week-end cet été. Campé au Nord d’une courbe de la Loire, Cenabum est un lieu stratégique sur la route de Lutèce. Dès l’époque romaine, un port est implanté pour le transport des céréales. Rebaptisée Aurelianum sous l’impulsion de l’empereur Aurélien, malmenée par les invasions barbares, la ville est rattachée au royaume des Francs par Charles Martel. Orléans devient même la capitale du royaume sous Charles II le Chauve.
A la découverte du patrimoine
Des rues étroites, des façades médiévales, des décors de la Renaissance, des hôtels particuliers… l’histoire s’écrit sur les murs d’Orléans, évoquant son passé royal et commercial. Une richesse sublimée par un important chantier de valorisation entrepris dans les années 2000 et qui a permis une belle rénovation de son cœur ancien. Ainsi, près de mille demeures historiques ont retrouvé fière allure, affichant leurs couleurs. Un patrimoine qui a valu à Orléans d’obtenir le label « Ville d’Art et d’Histoire » en 2009.
Les mille et un détails hérités de la Renaissance. A la croisée des routes de la Loire, de la Bourgogne, du Lyonnais et de l’Ile de France, Orléans a accueilli sur ses terres arts et cultures. De la sculpture à la littérature, cette ville qui donna un roi à la France et posséda une université réputée jusque dans l’Empire germanique, s’est laissée inspirer par l’art de vivre italien introduit par François 1er. Les ornements de ses façades en témoignent. Exemples: la maison du Coin-St-Pierre dont les pilastres scandent les travées latérales, l’Hôtel des Chevaliers-du-Guet et ses nombreuses fenêtres associant arc en plein-cintre et cadre rectangulaire en pierre d’Apremont, la maison de Toto et ses arcs en anse de panier orné de caissons décorés… Entre décors gothiques et inspiration italienne, Orléans affiche une architecture plurielle. Parmi ses richessses, ses nombreuses maisons à pans de bois datant des XV et XVIème siècles.
Elle est partout. Sur les médaillons jalonnant les rues, sur les vitraux de la cathédrale, sur les boites de Cotignac, sur un cheval place du Martroi… Jeanne d’Arc, l’héroïne d’Orléans. Poussée par des voix qu’elle entend dès l’âge de 13 ans, elle a transformé à jamais la vie de la ville. Après avoir convaincu le Dauphin Charles à Chinon, elle galvanise les troupes et change en 10 jours le cours de l’histoire. C’était en 1429. Preuve vivante que Dieu est avec le Roi de France, Jeanne d’Arc symbolise la force, la résistance, la foi. La ville d’Orléans en porte le souvenir.
Que d’aventures pourrait conter la cathédrale d’Orléans ! Pointant ses deux tours comme des phares au-dessus des toits de la ville, Sainte-Croix se découvre comme on lirait un livre d’histoire. Construite au IVème siècle dans un style roman, elle s’écroula au XIIIème. Il faudra alors 600 ans pour la voir de nouveau sonner les cloches. Joyau architectural, elle fut achevée le 8 mai 1829. Ses atouts ? Ses dimensions qui en font l’une des cinq plus vastes cathédrales gothiques de France.
Imaginez… 140 m de long, 52 m de large, le tout surmonté d’une flèche de 106 m ! Cette flèche est la sœur jumelle et grande sœur de la flèche de Notre Dame de Paris. En son chœur, Jeanne d’Arc pria. Si Henri IV lança sa recons- truction en 1601, c’est Louis XIV qui finança les transepts. La devise du roi y est d’ailleurs affichée. Sous terre, cryptes et catacombes forment une véritable ville. Les plus connues ? Les cryptes de Saint-Avit et Saint-Aignan datant du XIème siècle. On ne rate pas les boiseries magnifiquement sculptées du chœur, les vitraux racontant l’histoire de la Pucelle ainsi que les 11 chapelles du XIIIème richement dotées et qui forment le chevet.
Terriblement urbaine, Orléans a vu depuis quelques années ses murs se couvrir de couleurs. Le street art est devenu sa signature et le symbole d’une ville libre, curieuse, novatrice voire pleine d’humour. Où voir les fresques ? De la cathédrale aux anciennes vinaigreries en passant par la rue des Carmes. Pour découvrir les graffs, peintures sur bois ou en- core collages qui égaient la ville, il suffit de cheminer à travers ses rues. Si M.Chat a investi quelques rues, n’oublions pas que c’est ici qu’il est né à la fin des années 90. Comme un clin d’œil à une époque aujourd’hui révolue où l’urban street était considéré comme du vandalisme, M.Chat s’affiche place de la République, rue des Carmes ou encore sur une che- minée de la place Sainte-Croix. A voir aussi, les dessins plein de talent de graveurs reconnus comme Maye, Albert, Llk, Sahne ou encore Popay. Sans oublier le détournement tout en couleurs de Mifa Mosa, un artiste locale qui a créé des mosaïques au-dessus des noms de rues. Ainsi que les poissons bleus et roses aux yeux globuleux de Rire Fish, un artiste orléanais, ou encore les installations en noir et blanc de Levalet qui interagissent avec le mobilier urbain.
A découvrir ! Le Mur Orléans, a l’image du M.U.R de Paris. Celui-là est situé sur la façade du cinéma des Carmes rue Henri Roy. Ici, s’illustrent les street artistes venus des quatre coins de la France. Tous les mois, l’un d’eux est invité à recouvrir le mur. La fresque reste visible jusqu’à ce qu’une autre la remplace.
Carnet de voyage
Cap sur Orléans, un samedi matin, à l’heure où les commerces de la ville ouvrent un à un. Dans les lumières douces de ce début de journée, l’ancienne ville royale lève le voile sur ses façades. Ici des pans de bois rouges, là d’autres plus ocres, un peu plus loin des fenêtres à meneaux… La déambulation s’organise de la rue de la Poterne à celle de la Charpenterie en passant par l’Empereur ou encore la place de la République. D’un seul coup, celle que l’on imaginait faire grise mine se révèle colorée, joyeuse. Un petit coup d’œil au Musée des Beaux-Arts, l’un des plus riches de France dont les collections courant du XVème au XXème siècle font voyager au fil des peintures italiennes, flamandes et hollandaises. Sans oublier les œuvres françaises des XVII et XVIIIème siècles. Orléans se livre sans retenue.
Coup de cœur pour le cabinet des Pastels, le deuxième de France après le Louvre. On y découvre les œuvres de trois grands pastellistes du XVIIIème siècle. Maurice Quentin de la Tour, Jean-Baptiste Perronneau et Jean-Baptiste Chardin dont « l’Autoportrait aux bésicles » est l’un des chefs d’œuvre.