Souvenez-vous, Miss Konfidentielle publiait le 1er août 2020 l’article FranceTerme – Prenons soin de la langue française. Une relation sympathique s’est développée depuis avec Emmanuelle Bédécarrasburu, Chargée de mission pour la promotion de la terminologie officielle. Informée des actualités du mois de décembre 2020 susceptibles de vous intéresser, Miss Konfidentielle ne peut que vous transmettre les informations et remercier FranceTerme pour le travail réalisé qui nous permet d’enrichir et de conserver au mieux une partie du patrimoine français, à savoir la langue française.
FranceTerme
FranceTerme se consacre aux termes publiés par la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel de la République française.
Il regroupe un ensemble de termes de différents domaines scientifiques et techniques et ne constitue en aucun cas un dictionnaire de langue générale, même si certains de ces termes sont devenus d’usage courant. Les agents des services publics de l’Etat, auxquels il est fait obligation d’employer les termes publiés au Journal officiel, en lieu et place de termes étrangers, sont particulièrement concernés, ainsi que tous ceux qui, curieux de la langue française et de son évolution, souhaitent savoir comment nommer les notions et réalités nouvelles qui ne cessent d’apparaître dans les sciences et techniques.
» Ce site est consacré aux termes publiés au Journal officiel de la République française par la Commission d’enrichissement de la langue française. Près de 8 500 termes pour nommer en français les réalités nouvelles et les innovations scientifiques et techniques. «
Le français s’arme de nouveaux termes
Les nouveaux termes de la défense – décembre 2020
Alors même que sa dimension internationale facilite le recours aux anglicismes, le vocabulaire de la défense exige rigueur et clarté, qu’il s’agisse de désigner les conflits, les stratégies ou encore le matériel militaire. Découvrez les quatorze termes français de la défense publiés par la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel du 11 décembre 2020.
En amont des opérations militaires proprement dites, le volet stratégique s’enrichit de deux nouveaux termes : le ciblage (en anglais targeting), qui permet de préciser les objectifs à neutraliser ou à détruire et les moyens à mettre en œuvre, et l’exploitation de site tactique ou son abréviation EST (sensitive site exploitation ou SSE), qui a trait au recueil d’informations.
Concernant le lexique des conflits, la liste des différents types de force (modulaire, multirôle, projetable…) s’agrandit avec la force prépositionnée (prepositioned force), qui vise à prévenir les crises dans les zones maritimes ou sur le territoire d’un autre État.La force de présence (standing out-of-area force) est un exemple de force prépositionnée, déployée de manière permanente.
La guerre, elle aussi, se déclinait déjà de diverses façons (hybride, asymétrique, dissymétrique). Désormais, le terme explicite guerre par procuration (proxy war, war by proxy) désigne la guerre menée par un État qui ne prend pas directement part aux opérations.
Lorsqu’il s’agit d’évoquer les mesures prises pour assurer la cohérence des actions menées conjointement par plusieurs intervenants, on parlera en français de coordination plutôt que de calquer le terme anglais deconfliction.
Et le versant logistique des conflits n’est pas oublié dans cette liste de termes : on aura recours au robot fardier ou robot mule (robot pack mule) pour le transport de charges lourdes sur des terrains accidentés.
Enfin, les affrontements ont lieu aussi dans la sphère informatique, comme en témoigne un lexique déjà riche dans ce domaine (cyberattaque, cyberdéfense, cyberprotection…), et l’on peut désormais parler de cyberguerre(cyberwar) lorsque le conflit a lieu dans le cyberespace. Et puisque prévenir et contrer une cyberguerre ne passe pas sans expertise informatique, les valeureux combattants de la programmation qui découvriront une faille de sécurité bénéficieront d’une prime à la faille (détectée) (bug bounty).
Grâce à FranceTerme, soyez armés pour parler des questions militaires en vous munissant des autres termes de la liste : avion de transport et de ravitaillement, conseiller juridique (en opération), descente en rappel inversé, francisation (de matériel).
Quelques termes pour comprendre nos maux
Les nouveaux termes de la santé – décembre 2020
Les progrès de la recherche médicale et l’évolution des techniques qui en découlent favorisent l’apparition de nouveaux termes, dans un domaine qui nous concerne tous. Grâce à la liste du vocabulaire de la santé publiée par la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel du 16 décembre 2020, ce sont dix nouveaux termes qui nous permettent de mieux appréhender les questions sanitaires et sociales contemporaines.
Plusieurs termes témoignent de la place de plus en plus grande que prennent les nouvelles technologies, notamment dans les pratiques médicales. Ainsi, l’échelle de maturité technologique ou EMT (technology readiness level scale, TRLS, TRL scale) pourra être utilisée pour évaluer le niveau de maturité technologique ou NMT (technology readiness level, TRL) d’un projet ou d’une innovation dans le domaine de la santé.
Un exemple de pratique novatrice dans le champ de la médecine est la radiothérapie (en conditions) stéréotaxique(s) (stereotactic radiotherapy) qui permet de cibler avec précision le volume à irradier. Il s’agit souvent d’une radiothérapie hypofractionnée (hypofractionated radiotherapy), c’est-à-dire d’une radiothérapie en nombre réduit de séances, qui vise à augmenter l’efficacité de la radiothérapie, sans aggravation des effets indésirables.
Du côté de la recherche clinique et épidémiologique, le lexique s’enrichit de l’étude autocomparative (self-controlled case series study, SCCS, self-controlled study) – qui est à distinguer de l’étude croisée (cross-over design, cross-over study, cross-over trial).
D’une grande actualité comme en témoigne le Plan France Médecine Génomique 2025, le terme médecine génomique (genomic medicine) fait écho à l’ensemble des progrès réalisés dans la connaissance du génome humain, que révèlent déjà de nombreux termes (banque génomique, réécriture génomique, pharmacogénomique…).
Complémentaire de « génome », le terme exposome rappelle que notre état physiologique dépend aussi des facteurs environnementaux auxquels nous sommes exposés, et pas seulement de déterminants génétiques.
Dans le champ de la santé mentale, le terme rétablissement (recovery) est porteur d’espoir, celui d’une possible vie sociale en dépit de symptômes résiduels.
Malheureusement, tous les nouveaux termes ne viennent pas signer un progrès : le néologisme gynophobie (gynophobia) en est un parfait exemple. Forgé avec l’élément « phobie », qui peut désigner non seulement une peur mais aussi une attitude de rejet ou d’hostilité (comme dans homophobie ou xénophobie), ce néologisme est à distinguer de la misogynie en cela qu’il inclut aussi la possibilité de violence physique ou morale.
Soignons notre français avec FranceTerme !
Dédicace à :
Emmanuelle Bédécarrasburu, Chargée de mission pour la promotion de la terminologie officielle
Délégation générale à la langue française et aux langues de France
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