Paris capitale de la culture prépare l’ouverture de ses nouvelles expositions. Miss Konfidentielle est ravie de vous annoncer d’ores et déjà l’une d’entre elles : Man Ray et la mode, à découvrir du 23 septembre 2020 au 17 janvier 2021 au musée du Luxembourg à Paris.
Man Ray arrive à Paris en 1921 sur les conseils de Marcel Duchamp, qui l’introduit dans le milieu de l’avant-garde et dans le Tout-Paris des années folles. Pour des raisons alimentaires, Man Ray va d’abord s’adonner avec succès au portrait mondain et glisser peu à peu des mondanités vers la mode. Son premier contact dans le monde de la mode sera Paul Poiret, mais bien vite la plupart des grands couturiers vont faire appel à lui : Madeleine Vionnet, Coco Chanel, Augusta Bernard, Louise Boulanger, et surtout, Elsa Schiaparelli.
Née avec le XXème siècle, la photographie de mode est balbutiante : au début des années 1920, elle est utilitaire, documentaire et inféodée aux codes de l’illustration de mode. Rapidement, les magazines, principaux vecteurs de diffusion des modes, vont lui consacrer de plus en plus de place. Ainsi Man Ray commence-t-il à publier ses portraits dans les chroniques mondaines de Vogue, Vanity Fair, et Vu, mais c’est Harper’s Bazaar, au cours des années 1930, qui fera de lui un photographe de mode célèbre. Ses compositions étranges, ses recadrages, jeux d’ombres et de lumière, ses solarisations (phénomène physique de modification temporaire ou permanent de la couleur ou de la transparence d’un matériau lors de son exposition à un rayonnement électromagnétique), colorisations et autres expérimentations techniques vont contribuer à la création d’images oniriques et frappantes, qui s’inscriront dans des mises en page particulièrement novatrices. C’est ainsi que l’artiste offre à la mode une vision nouvelle du désir et du rêve et à la photographie de mode ses lettres de noblesse.
Figure de l’avant-garde, Man Ray est ainsi impliqué dans la culture de masse qui émerge au travers de la mode et de la publicité. L’exposition met en lumière cet enrichissement permanent entre « l’art pour l’art » et les productions assujetties à une commande. Ainsi de la photographie iconique, Les Larmes, qui est d’abord, il convient de le rappeler, une publicité pour une marque de mascara !
Dans l’exposition, une large sélection de photographies – tirages originaux, mais également tirages contemporains de grand format – dialogue avec quelques modèles de haute couture et des documents cinématographiques évocateurs de la mode des années 1920 et 1930, une mode qui fait désormais la part belle à la coiffure et au maquillage. Ces courts extraits audiovisuels donnent un autre éclairage sur la mode en montrant que la manière de filmer s’émancipe aussi. Quant aux revues de mode, elles occupent une large place, afin de souligner le rôle majeur qu’elles ont tenu dans la diffusion toujours plus large d’une esthétique nouvelle.
Man Ray a tout fait pour dissimuler ce qu’il considérait comme une activité mineure, son « métier » de photographe professionnel, préférant privilégier une posture d’artiste peintre inventif et libre. Lorsqu’il pratiquait la photographie de mode il tirait parcimonieusement, se limitant aux contacts puis seulement aux images retenues pour la publication. A cette époque, les revues étaient propriétaires, non seulement des tirages, mais aussi des négatifs. La dispersion et la rareté de ces images aujourd’hui réunies dans l’exposition leur confère un caractère exceptionnel.
Le recours à des tirages modernes pour en montrer certaines permet d’apprécier les différences entre des épreuves qui ont cependant toutes été réalisées à partir des négatifs originaux, car la photographie est un objet, et pas seulement une image.
Le parcours de l’exposition se déroule à travers les sections suivantes : Du portrait des années 1920 à la photographie de mode, La montée de la mode et de la publicité et L’apogée d’un photographe de mode, les années Bazaar.
L’organisation de l’exposition
Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et la Ville de Marseille (où elle a d’abord été présentée à l’automne 2019)
Commissaire général : Xavier Rey, directeur des musées de Marseille
Commissaires scientifiques : Alain Sayag, conservateur honoraire au Musée national d’Art moderne Catherine Örmen, conservateur, historienne de la mode
Les informations pratiques afin de visiter l’exposition
Musée du Luxembourg : 19, rue Vaugirard 75006 Paris
Horaires d’ouverture : tous les jours de 10h30 à 19h – nocturne jusqu’à 22h le lundi – fermetures exceptionnelles à 18h les 24 et 31 décembre 2020
Tarifs: 13€ – spécial Jeune 16-25 ans : 9€ pour 2 personnes du lundi au vendredi après 16h – gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux
Accès : M° St Sulpice ou Mabillon – RER B Luxembourg – Bus 58, 84, 89 : arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
Informations et réservations : museeduluxembourg.fr
Vous souhaitez en savoir plus sur le musée du Luxembourg avant de visiter l’exposition ?
En 2019 à la suite d’une procédure de mise en concurrence, le Bureau du Sénat a décidé, de confier à nouveau la délégation de service public pour la gestion du Musée du Luxembourg à la Réunion des musées nationaux-Grand Palais du 1er janvier 2020 au 31 juillet 2026.
Depuis février 2011, la Rmn-Grand Palais a produit dans l’écrin du Musée du Luxembourg 18 expositions dont la qualité scientifique a été saluée par la critique. Elles ont permis au public de découvrir ou redécouvrir de grandes figures et thématiques de l’histoire de l’art. La programmation a été marquée par d’immenses succès populaires, notamment l’exposition Chagall. Entre guerre et paix en 2013, ou plus récemment, Alphonse Mucha.
D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis fait construire entre 1615 et 1630, le Musée du Luxembourg est le premier musée français ouvert au public en 1750. Les visiteurs peuvent alors y admirer les vingt-quatre toiles de Rubens à la gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux provenant du Cabinet du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël, Véronèse, Titien, Poussin, Van Dyck ou encore Rembrandt. Après le transfert de ces oeuvres au Louvre, le Musée du Luxembourg devient, en 1818, un « musée des artistes vivants », c’est-à-dire un musée d’art contemporain. David, Ingres, Delacroix, entre autres, y sont exposés.
Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat fait édifier le bâtiment actuel entre 1884 et 1886. Les impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un musée national, grâce au legs Caillebotte qui comporte des oeuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley, Monet, Renoir… Cette collection se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay. Fermé après la construction d’un musée national d’art moderne au Palais de Tokyo en 1937, le Musée du Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère de la Culture y organise des expositions sur le patrimoine des régions et les collections des musées de province, le Sénat conservant un droit de regard sur la programmation et l’usage du bâtiment. En 2000, le Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du Musée du Luxembourg, afin de conduire une politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le Musée.
S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du Gou- vernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit également de mettre en valeur le patrimoine dont il est affectataire. Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la production et l’organisation des expositions présentées au Musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire appel à des professionnels de ce secteur. Le Musée du Luxembourg s’est ainsi imposé au fil des ans comme l’un des principaux lieux d’expositions parisiens, en permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les chefs-d’oeuvre de Botticelli, Raphaël, Titien, Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani, Chagall, Fragonard…
La Rmn – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le monde. Exposer, éditer, diffuser, acquérir, accueillir, informer : elle contribue, pour tous les publics, à l’enrichissement et à la meilleure connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international.