La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a organisé ce mercredi 1er juillet le « temps 2 » de convention nationale de prévention des violences sexuelles dans le sport afin de dresser un bilan des actions mises en œuvre ces derniers mois.
En février 2020, alors que la parole se libérait enfin et que les sportives et sportifs victimes de violences sexuelles n’hésitaient plus à témoigner contre leurs agresseurs et à porter plainte, la première convention nationale de prévention des violences sexuelles dans le sport avait contribué à sensibiliser tous les acteurs du monde sportif sur cette problématique.
Cinq mois plus tard, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a souhaité faire un premier bilan des actions concrètes mises en œuvre tout en dressant un état des lieux précis des suites données aux différents signalements reçus.
La ministre a ainsi révélé qu’au 1er juin 2020, 177 personnes, dont 110 éducateurs, issues de quarante fédérations, avaient été mises en cause dans des affaires répertoriées par la Direction des Sports. 98% des victimes étaient mineurs au moment des faits et 78% de ces mêmes victimes étaient des femmes.
67 mesures administratives d’interdiction d’exercer ont été prononcées par des préfets de départements contre des éducateurs sportifs ou des exploitants d’établissements d’APS pour des faits de violences sexistes ou sexuelles;
27 signalements aux procureurs de la République ont été effectués par ces mêmes préfets et 88 enquêtes administratives sont encore en cours dans les directions départementales.
Outre la nomination de Fabienne Bourdais comme déléguée ministérielle à la prévention des violences dans le sport, les effectifs du ministère dédiés au traitement et à la lutte contre les violences dans le sport ont été renforcés, avec notamment l’arrivée d’une conseillère éthique et intégrité au Cabinet. Deux agents supplémentaires intégreront prochainement la cellule dédiée au recueil des témoignages et à leur instruction en lien avec les services déconcentrés du ministère placés sous l’autorité des préfets de département.
« Depuis le début de l’année, notre sport fait face à l’histoire, a déclaré la ministre lors de son intervention en présence du secrétaire d’Etat auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargé de l’Enfance, Adrien Taquet, de la Présidente du CPSF, Marie-Amélie Le Fur, et du Président du CNOSF, Denis Masseglia. J’ai mis toute mon énergie pour que chaque acteur s’engage, assume sa part de responsabilité et contribue à changer le modèle. C’est pour cela que j’ai souhaité un plan de prévention co-construit avec le mouvement sportif, les collectivités locales, les associations de victimes, les établissements et services du ministère et les branches professionnelles. Je tiens à saluer particulièrement la mobilisation des agents du ministère et des services déconcentrés qui oeuvrent au quotidien pour conduire des enquêtes complexes et bouleversantes, dans un environnement de travail compliqué par la crise sanitaire que nous traversons. Je souhaite que la rentrée 2020 illustre notre mobilisation commune en faveur d’une vigilance bienveillante pour que tous les pratiquants et leurs familles se sentent en sécurité lorsqu’ils pratiquent un sport. »
Roxana Maracineanu a annoncé que des mesures seraient prises ces prochains mois pour encore mieux protéger les pratiquants. Le cadre législatif sur le champ des personnes soumises aux obligations d’honorabilité et au contrôle du FIJAISV sera ainsi renforcé pour couvrir toutes les personnes intervenant dans les clubs au contact de mineurs (arbitres, personnels médicaux et paramédicaux, les titulaires du brevet national de sécurité et de sauvetage, etc).
Denis Masseglia et Marie-Amélie Le Fur ont présenté les axes de la stratégie nationale de prévention dans le champ du sport, dont l’élaboration est coordonnée par le ministère des Sports, avec la participation de l’ensemble des fédérations sportives, de représentants des collectivités, d’associations d’aide aux victimes, de sportifs et d’autres ministères. Des formations seront notamment mises en place pour les présidents et membres des organes disciplinaires des fédérations, afin de les outiller pour conduire les procédures disciplinaires contre des licenciés pour des faits de violences sexuelles.
Enfin, le champ des personnes soumises aux obligations d’honorabilité et au contrôle du FIJAISV sera également étendu pour couvrir toutes les personnes intervenant dans les clubs au contact de mineurs (arbitres, personnels médicaux et paramédicaux, les titulaires du brevet national de sécurité et de sauvetage, etc).
« Le chantier est énorme, mais ma détermination et mon engagement sont intacts, a déclaré la ministre. Et je sais compter sur l’engagement de tous à mes côtés, nous le devons aux victimes. »
Découvrez le clip de prévention des violences dans le sport.
Source : Ministère des sports le 02 juillet 2020