Miss Konfidentielle lance sa première interview croisée, un exercice de style accepté avec enthousiasme par Jean Hayet, directeur départemental adjoint de la sécurité publique du Bas-Rhin et Joël Irion, chargé de la communication du Bas-Rhin. Laissez-vous guider par cet entretien bien sympathique !
Bonjour Messieurs,
Vous vous connaissez depuis longtemps ?
Joël Irion : Mr Hayet et moi-même travaillons ensemble depuis sa nomination en qualité de Directeur Départemental Adjoint de la Sécurité Publique du Bas-Rhin, il y a de cela quatre ans. Je n’avais jamais, à mon grand dam, entendu parlé de lui auparavant.
Pourquoi le choix de la police ?
Joël Irion : Je suis entré dans la Police par accident, au sens propre du terme. La veille de mon départ pour les tests de sélection pour le Service National (Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître….), j’ai été victime d’un accident de la circulation. Un homme, ivre mort est venu percuter l’arrière de mon véhicule alors que j’attendais sagement que le feu passe au vert. Ma voiture était littéralement explosée. Pour calmer ma colère, un policier, fort sympathique, m’avait alors suggéré de réaliser mon Service National dans la Police Nationale, c’était tout nouveau. Fort de mon seul CAP de cuisine, j’ai alors fait mes premiers pas dans cette grande maison, en qualité de policier auxiliaire. Me reconnaissant dans les valeurs de cette institution et des personnels qui la composent, et poussé par les anciens, j’ai passé le concours de gardien de la paix. C’est à l’automne 1990 qu’une nouvelle page de mon histoire s’est ouverte.
Jean Hayet : Pour ma part je suis une victime des prémices de la télé-réalité. En effet à 8 ans j’ai dit que je voulais « faire ça » en regardant « Messieurs les jurés ». La spécialité police est venue plus tard lors de mon cursus à la fac sur la base d’une volonté de servir et d’être au plus près du terrain. Depuis maintenant plus de 20 ans je ne suis pas déçu, bien au contraire, puisque je garde l’habitude de dire « l’intérêt dans ce métier c’est de tout voir et de tout entendre ». La preuve, je découvre que Monsieur Irion aurait pu être cuisinier, mais je savais qu’il était déjà fort en tambouille…
Dans la même équipe aujourd’hui de la DDSP du Bas-Rhin, quelles sont les responsabilités de chacun ?
Jean Hayet : Depuis maintenant 4 ans je suis directeur départemental adjoint de la sécurité publique du Bas-Rhin et Commissaire central adjoint de Strasbourg. J’assiste donc ma supérieure dans la direction du service et gère notamment, en lien avec mes collègues, l’opérationnel de l’activité policière sur le Bas-Rhin. Je suis le relais des différents partenaires du service pour l’organisation de notre action au quotidien. Je travaille dans l’humain afin de faire en sorte que tous mes collaborateurs puissent exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles.
Joël Irion : Pour ma part, je suis en charge de la communication de la Direction Départementale de la Sécurité Publique du Bas-Rhin (DDSP 67). Mon travail consiste à valoriser l’action de nos collègues de terrain, d’informer nos concitoyens sur l’action de la Police et de répondre à leurs interrogations. Je suis également en charge de l’animation du compte Twitter de la DDSP 67. J’interviens très régulièrement en direct à la radio (France Bleu Alsace) en qualité d’expert, sur des thématiques choisies (et que je maîtrise bien entendu…). J’anime également de nombreuses conférences à destination des seniors, public que j’affectionne particulièrement. J’y aborde diverses thématique dont la finalité est de faire du senior un acteur de sa propre sécurité.
Une belle complémentarité nécessaire à la réussite de votre collaboration. Je me trompe ?
Joël Irion : J’ai une chance incroyable de travailler sous les ordres de personnes qui m’accordent leur confiance (ou alors qui sont totalement inconscientes). J’ai une idée à la minute et il est parfois difficile de me canaliser, mais que Monsieur Hayet se rassure, je suis exactement le même dans ma vie privée ou artistique. Plus sérieusement, il est vrai que l’humour, j’en ai fait ma ligne de conduite. Coluche en son temps disait « Il faut se méfier des comiques parce que quelques fois ils disent des choses pour plaisanter » ce qui vise à prouver, s’il fallait encore, que derrière le clown se cache un garçon des plus sérieux, n’est-ce pas Monsieur Hayet ?
Jean Hayet : Il fallait forcément qu’il fasse sa crise de SAS (syndrome d’auto-satisfaction). Nous faisons tout pour le soigner mais régulièrement il fait des rechutes. Plus sérieusement Monsieur Irion s’investit à fond dans tout ce qu’il fait, y compris son métier…
Strasbourg, capitale de l’Europe, accueille des événements qui exigent une pleine sécurité. Que pouvez-vous nous dire ?
Jean Hayet : Les institutions basées à Strasbourg, Parlement européen et Conseil de l’Europe, font que nous sommes amenés à gérer un nombre très important de voyages officiels, de services d’ordre, voir de maintien de l’ordre. Dès qu’une crise internationale se déclenche, les représentations consulaires locales sont impactées et se posent des problèmes de sécurité et d’ordre public. Je peux vous citer en exemple la crise en Syrie, les tensions turco kurdes, l’hommage international en juillet 2017 pour les obsèques d’Helmut Kohl avec l’accueil à monter de 27 chefs d’État en 10 jours. Il faut également citer, de par son impact mondial et suite aux tragiques événements de l’an dernier, la charge que représente le service d’ordre associé au marché de Noël sur Strasbourg.
Joël Irion, quels sont les 5 mots qui caractérisent le mieux la personnalité de Jean Hayet ?
Rigueur, professionnalisme, culture, modèle et humour.
Jean Hayet à votre tour…
Sérieux, enthousiaste, investi, responsable et…Cabotin.
Nous arrivons en fin d’interview. Souhaitez-vous dire un dernier mot avant de nous quitter ?
Joël Irion : L’Alsace est ma région de cœur. J’aime sa culture, son authenticité, ses spécificités. Son passé et son histoire se traduisent aujourd’hui par une certaine rigueur, parfois rigide, que les non-alsaciens pourraient traduire comme « germanique » et c’est justement de cette rigueur, que l’on retrouve aujourd’hui encore dans les rangs de la Police Nationale du Bas-Rhin et qui fait de moi un policier fier… très fier de servir la République !
Jean Hayet : Même si je vais bientôt voguer vers d’autres cieux, ces quatre ans passés au sein de ce service auront toujours une place à part dans mon cœur et ma mémoire. Bien sûr il y a eu tous les événements, dont certains terribles, auxquels nous avons eu à faire face, tous ensemble mais également tous ces bons moments partagés avec mes collègues de la DDSP, quels que soient leurs grades, dans le quotidien du service. On peut être rigoureux tout en ne se prenant pas au sérieux !