À l’occasion du 25ème anniversaire du Salon International du Patrimoine Culturel qui se déroulera du 24 au 27 octobre 2019 au Carrousel du Louvre à Paris, Miss Konfidentielle attachée à notre patrimoine vous propose de lire l’interview de Aude Tahon, Présidente du Salon International du Patrimoine Culturel (SIPC). Une présentation complète de l’événement qui ne manquera pas de vous donner envie d’y participer.
» Le Salon International du Patrimoine Culturel est un moment de rencontre et un carrefour de débats, en prise avec des sujets importants pour l’avenir du secteur : la difficulté d’identification des artisans d’art, les obstacles qui nous pénalisent dans l’accès aux marchés publics, la formation et la transmission, la prévention santé… Tous ces thèmes rencontrent un fort écho à l’occasion de cette édition anniversaire du salon, répondant à des questionnements de fond et à une envie de mobilisation, aussi bien des professionnels que des visiteurs.
Nous voyons en effet progressivement émerger une conscience collective de l’ensemble des Français qui souhaitent participer et se mobiliser pour la préservation de notre patrimoine en commun. A cet égard, l’engouement de nos concitoyens pour la mission Bern, ou encore les débats actuels autour du mécénat, constituent des indicateurs forts.
De leur côté, les professionnels du patrimoine –artisans d’art, architectes et élus locaux– travaillent déjà ensemble pour l’avenir du secteur. Cette économie « triangulaire », qui œuvre chaque jour au développement de l’attractivité de nos territoires, mérite plus que jamais d’être mise en lumière et soutenue.
2019 aura constitué une année charnière pour le secteur du patrimoine, avec le drame de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris – patrimoine collectif et symbole de l’histoire de notre pays –, et la très vive émotion que celui-ci aura provoqué en France et à travers le monde.
S’il existe néanmoins un motif d’espérance dans ce désastre, celui-ci réside dans la possibilité de fédérer, d’ouvrir le dialogue et de faire entendre les mesures revendiquées depuis des années déjà par les professionnels des métiers d’art, et qui revêtent aujourd’hui un caractère d’urgence. Parmi les enjeux actuels les plus déterminants pour notre avenir, la formation est de toute évidence l’un de ceux qui demande plus que jamais la mobilisation de tous.
En effet, le manque de formations adaptées à ce jour constitue un frein à la transmission: sur 281 métiers reconnus par la loi, seuls 91 bénéficient d’un parcours de formation dédié. On nous parle de « métiers rares », mais pour nos métiers d’art la rareté est généralisée !
Il faut également noter le très faible recours à l’apprentissage. Alors même que 81% des professionnels le reconnaissent comme la méthode laplusadaptéeàunetransmissioncomplètedusavoir,seuls10%des jeunes en formation initiale choisissent cette voie. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, et notamment le coût que représente l’apprentissage (en temps et en argent) pour l’atelier formateur ou encore la répartition inégale des centres de formation sur le territoire.
La réalité de notre secteur est que les entreprises de métiers d’art jouent un rôle essentiel dans la formation. Pour pallier aux manques de formation, nos ateliers se sont organisés, bien souvent sans cadre officiel ni reconnaissance financière, pour former et transmettre. Les professionnels de métiers d’art sont déjà sollicités par les CFA et les établissements scolaires pour compléter les formations initiales qui existent pour nos métiers.
C’est pourquoi nous parlons d’ateliers-écoles, car nos ateliers jouent un rôle indispensable dans la transmission des savoir-faire mais aussi dans l’apprentissage de la gestion et de la réalité économique d’une entreprise de métier d’art. L’enjeu d’une formation complète aux métiers d’art, c’est bien la professionnalisation « .