Située à 35 km à l’ouest de Mulhouse en Alsace et à la même distance de Fribourg en Brisgau, la petite ville de Badenweiler en Allemagne dans le Bade-Wurtemberg est connue depuis les Romains pour la qualité curative exceptionnelle de ses eaux. Elle offre également à ses visiteurs des infrastructures hôtelières haut de gamme, une cuisine raffinée et des randonnées inoubliables en plein cœur de la Forêt-Noire.
Dans le Land du Bade-Wurtemberg, la petite ville thermale de Badenweiler dégage un je-ne-sais-quoi de charme méditerranéen. La raison en est simple. L’air doux venant du Sud s’engouffre à grande vitesse par la porte de Bourgogne à 240 m d’altitude, pour remonter tout droit vers la charmante petite station thermale d’un peu plus de 4000 habitants. Cet air doux est non seulement bénéfique pour la région et ses habitants mais aussi pour les plantations et la nature. La cité jumelée depuis 1957 avec la ville d’eau de Vittel en France est en effet entourée de butes, de collines et de vignes qui confèrent aux paysages, une douceur typique, bien connue de la région du Markgräflerland. Dans les rues et les alentours, les palmiers, les oliviers, les citronniers et la flore dans toute sa beauté multicolore méridionale garantissent la douceur estivale de Badenweiler.
« La ville dispose de quelque 2000 lits et accueille 250 000 curistes par an. Le tourisme est la première ressource économique de la commune avec environ 1200 emplois qui en dépendent directement » explique Karl-Eugen Engler, le maire de la cité depuis 1991. Il faut dire que les collines autour de Badenweiler offrent une vue magnifique sur la Forêt-Noire et la plaine du Rhin, jusqu’aux Vosges. Entre les hauts sapins de la Forêt Noire et les berges viticoles qui s’égrènent autour de la ville, les visiteurs disposent d’un grand choix de chemins de randonnées et de promenades, à commencer par la visite du château et du Parc des sens. « A côté de Badenweiler, il existe la montagne du Blauen qui abrite environ 60 sources dont certaines alimentent la ville. Nous l’appelons de cette manière car le Rhin lui donne par beau temps des reflets bleutés » rappelle le maire.
Prodigieux Pinot Noir
Mais il n’y a pas que de l’eau à Badenweiler : les vignobles du secteur fournissent grâce à l’ensoleillement un excellent vin qui accompagne agréablement la cuisine badoise, influencée depuis ses origines par la cuisine française et suisse. Dans la région de Breisgau sur la localité de Bad Krozingen, Fritz Wassmer exploite avec son épouse et sa fille sur des coteaux, escarpés et abruptes, un vin subtil et raffiné qui s’inscrit résolument dans la tradition des meilleurs Bourgogne. Ses plants de vigne proviennent d’ailleurs exclusivement de cette région française, dont les caractéristiques climatiques et géographiques s’apparentent beaucoup avec celles du Bade-Wurtemberg. Avec une production de 2000 à 3000 litres à l’hectare, en majorité sur des cépages, Pinot Noir, Merlot, Cabernet Franc, Cabernet –Sauvignon et Viognier, Fritz Wassmer vise délibérément depuis son installation en 1998 la qualité plutôt que la quantité. Actuellement, le domaine produit 250 000 litres de vins blanc, rouge et méthode champenoise, par an et emploie huit employés permanents, plus une dizaine de saisonniers au moment des vendanges.
Ces vins qui ont reçu ces 10 dernières années plusieurs distinctions internationales, notamment à Londres pour le prix du meilleur vin rouge d’Allemagne avec son Pinot Noir, s’exportent majoritairement vers le Danemark, les Pays-Bas, la Suisse et un peu en Chine. Il ne reste plus maintenant au public français qu’à les découvrir…
Le Schwarzmatt : un accueil d’exception
Fleuron de la région, l’hôtel quatre étoiles supérieur Schwarzmatt fait partie de la chaîne Relais & Châteaux. Aux abords immédiats de Badenweiler, l’établissement de quarante chambres de catégorie, standard, moyenne et de luxe avec les suites, bénéficie d’un emplacement unique et paisible au milieu de la verdure.
Dans cette propriété familiale, l’accueil n’est pas un vain mot et les mille attentions quotidiennes prodiguées par le personnel, permettent aux clients de se sentir mieux qu’à la maison. « Je pense qu’en ce qui concerne le service notre hôtel se trouve à la première place dans le village. Nous proposons la demi-pension à partir d’un séjour de trois nuits. Il est aussi possible de venir chez nous pour une nuit avec le petit déjeuner et de dîner à la carte au restaurant le soir. Notre slogan «Herszlich Gastlich » signifie que chaque client doit impérativement se sentir chez soi quand il arrive. Cela passe par le fait que nous le connaissons par son nom et que nous le chouchoutons. En clair, nous essayons de tout faire pour qu’il revienne » souligne Rona Mast qui a pris la suite de ses parents et qui est aussi l’épouse du maire de la ville Karl-Eugen Engler. Car l’histoire de l’hôtel se confond avec la saga familiale des Bareiss. En 1967, l’ancien hôtel pension « Siesta » d’une superficie de 6000 m² fut acquis par la famille Mast – Bareiss, qui gère l’actuel hôtel Schwarzmatt, cousin germain à Baiersbronn de l’hôtel Bareiss.
Une saga familiale
La maitresse de maison, Heidemarie Bareiss s’occupa d’abord toute seule de la petite pension et œuvra également aux fourneaux. Son mari, Gerhard Mast, ingénieur diplômé en construction aéronautique, continua à exercer sa profession au début de la «Siesta», puis vint à Badenweiler par la suite afin de soutenir sa jeune épouse. En 1973, commença la première tranche de construction. Elle devait aboutir au changement de nom de l’établissement en hôtel Schwarzmatt. Puis en 1984, la deuxième grande phase de construction débuta et le « Siesta » fut démoli au profit d’un nouveau bâtiment hôtelier avec une architecture fleurie en rotonde, un vaste hall de réception et un garage souterrain. En 2005, la réalisation d’un nouvel espace bien-être « Sanoe Salvo » débuta par la création d’une magnifique piscine, d’un espace spa très agréable et spacieux avec piscine, saunas, pavillon ensoleillé, salle de remise en forme et la possibilité d’expérimenter de nombreux soins esthétiques et massages bien-être.
Aujourd’hui, nous avons affaire à un hébergement de charme, tout confort et haut de gamme, dont le restaurant gastronomique est ouvert 7 jours sur 7. Au menu qui change en permanence et selon les saisons, les produits emblématiques et revisités de la région, Flétan poché sous une croûte de pignons sauce à l´ail sauvage et ragoût de lentilles et rhubarbe, Filet de bœuf rosé et ravioli farci de bœuf braisé jus au Pinot Noir et crème de céleri, glace au pop-corn essence de framboises et poivrons et ganache au romarin…
Kaffee und Kuchen
L’hôtel permet enfin à ses clients extérieurs de venir prendre le petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner à la carte ou bien juste en après-midi un « Kaffee und Kuchen », le traditionnel goûter allemand. A partir de 14 heures tous les jours, la pâtisserie concocte la spécialité maison, le strudel à la crème – servi chaud avec des cerises et une sauce vanille -, mais aussi le gâteau de Forêt-Noire classique, la tarte à la rhubarbe meringuée ou le crumble aux pruneaux avec chantilly et cannelle. Une formule, café plus que gourmand, qui peut s’avérer très utile pour les Français et les Alsaciens de passage venant à la journée pour visiter les thermes et la ville. « La maison est toujours ouverte pour tout le monde » affirme avec un grand sourire Rona Mast.
Vestiges des thermes romains
A Badenweiler, les vestiges des bains romains comptent parmi les sites antiques les plus remarquables du Bade-Wurtemberg. Ces thermes sont communément considérés comme les mieux conservés au nord des Alpes. Lors de l’incorporation de l’actuelle région sud-ouest de l’Allemagne au sein de leur empire, notamment à l’époque d’Auguste entre 9 et 12 après J.C., les Romains ont aussi apporté un art du bain très évolué. De nombreuses sources thermales qui étaient déjà utilisées au temps des Celtes sont ainsi devenues des établissements thermaux et balnéaires.
Les thermes de Badenweiler sont issus de plusieurs phases de construction. Durant la première moitié du 1er siècle après J.C., les colonisateurs romains ont érigé un petit bâtiment avec deux bassins de baignade. Plus tard, sont venus s’y ajouter, entre autres, des entrées et des vestiaires, des étuves avec des bassins d’eau froide et des terrasses clôturées de pierres. Traditionnellement, les thermes romains sont construits selon un plan symétrique. Les bassins pour l’eau froide et l’eau chaude possèdent encore leurs surfaces crépies d’origine. De même, de grandes parties des salles de repos et des étuves, qui étaient pavées de dalles en sable calcaire, ont été préservées. Tout aussi fascinant les restes de « l’hypocauste » sont encore visibles. Cette forme antique de chauffage à air chaud peut être considérée comme l’ancêtre du chauffage au sol moderne. En 259, les Germains investissent la région. Les constructions romaines deviennent peu à peu des ruines et l’établissement de bain sert alors de carrière pour les nouvelles constructions. Avec la fin de l’empire romain, l’importante culture des bains disparaît progressivement des habitudes et des mémoires.
Redécouverte et restauration
Depuis des siècles, les bains romains de Badenweiler étaient tombés dans l’oubli. En 1784, ils ont été redécouverts et remis à jour sous l’impulsion active du comte Carl Freidrich von Baden. Puis en 1875, ce fut au tour du marquis de Baden d’entreprendre la construction de nouveaux termes à proximité des vestiges. Dans un premier temps, il s’agissait de bains néoclassiques en marbre, dans le style de Pompeï, qui ont été agrandis à plusieurs reprises au cours des décennies suivantes. Depuis 2001, un toit de verre spectaculaire et plusieurs fois primé, protège avec efficacité les vestiges des thermes. Il est l’œuvre du bureau d’ingénieur Schlaich, Begermannund Partner à Stuttgart. Il est également de nouveau possible de parcourir au cœur des fondations de l’édifice, le mystérieux canal de drainage qui servait à rejeter les eaux stagnantes et de ruissellement. Une immersion étonnante dans les entrailles de l’histoire qui atteste, s’il en était besoin, du génie bâtisseur des Romains. Depuis peu, une exposition informative et didactique accompagne les visiteurs pour un voyage dans le temps et au cœur des vestiges antiques.
A proximité immédiate des grandioses ruines, les Thermes Cassiopeia, distingués de cinq étoiles «bien-être », continuent de faire vivre la longue tradition de cette station thermale et thérapeutique. Pour un excellent rapport qualité-prix (15,50 € par adulte pour l’entrée aux bains thermaux et 27,50 € pour le combiné bains thermaux, espace sauna et bain irlando-romain), les nouveaux établissements de bains proposent sur 3800 m² différents espaces de santé et de bien-être. Au centre, une gigantesque coupole permet de profiter en toute saison de la lumière. Elle abrite un très large bain à 32° dans lequel les clients peuvent suivre gratuitement à des heures régulières des séances d’aqua-fitness.
Bain irlando-romain
A l’intérieur du bâtiment principal se trouve encore un bain de marbre à 34°, une salle parée de colonnes à l’atmosphère intimiste, avec des buses massantes et des sièges bouillonnants, entièrement dédiés aux bienfaits de la luminothérapie. Un peu plus loin, un petit bassin de marche à 12° a été prévu pour fortifier la circulation sanguine. A l’extérieur, un bassin à 30° avec canal à courant et jets d’eau, constitue un véritable parcours aquatique pour profiter du grand air, avec en contrebas une magnifique vue sur les ruines des thermes romains et au loin les contreforts verdoyants et sylvestres de cette partie de la Forêt-Noire. Enfin, un espace sauna ou bain irlando-romain est également accessible.
Entièrement naturiste, il unit dans son déroulement les éléments les plus bienfaisants de la culture romaine des bains avec la tradition irlandaise du bain. Le curiste se rend consécutivement dans différents espaces de plus en plus chauds afin de ménager son système vasculaire et mieux s’habituer aux très douces montées et baisses de température. Le parcours se termine par une douche. Peu après, il est possible de se plonger dans le bassin d’eau froide ou de se relaxer dans l’eau thermale merveilleusement tempérée. En fin de parcours, il faut absolument expérimenter le fameux massage au savon naturel et à la brosse, stimulant pour la circulation sanguine et apaisant pour le corps. Le temps est venu maintenant de prendre un repos bien mérité, enveloppé dans une couverture douillette au sein de l’élégante salle intérieure prévue à cet effet ou à l’air libre sur la terrasse aux influences méditerranéennes située sur le toit du bâtiment. Depuis les temps anciens, les sources thermales qui peuvent atteindre 26,4° ont assis la réputation de Badenweiler en tant que lieu de cure. Aujourd’hui, la ville thermale accueille toujours un grand nombre de curistes du monde entier. Mais entre-temps, la station thermale est devenue également un lieu de villégiature très prisé et privilégié pour les visiteurs à la recherche de bien-être, de vacances actives, de nature et de culture.
Pour bien réussir votre voyage, quelques conseils :
- Ruines des bains romains de Badenweiler
Schlossplatz 2, 79410 Badenweiler - Cassiopeia Therme
Ernst-Eisenlohr-Straße 1, 79410 Badenweiler - Relais & Châteaux Hotel Schwarzmatt (nuit agréable)
Schwarzmattstraße 6a, 79410 Badenweiler-Therme - Hotel Ritter (restaurant agréable)
Friedrichstrasse 2, 79410 Badenweiler - Domaine de Fritz Wassmer (achat de vins)
Lazariterstrasse 2, DE 79189 Bad Krozingen - Transport
Paris – Karlsruhe en 2h30 * ou Paris – Fribourg en 3h02 * puis correspondance jusqu’à Badenweiler
Meilleur temps de parcours avec TGV INOUI et ICE