Au Grand Palais, se tiennent actuellement l’exposition Miró et l’exposition Michael Jackson on the wall. Il est possible d’acheter un pass permettant de visiter les deux expositions dans la foulée. Admiratrice du peintre et du chanteur, je n’ai pas hésité à prendre le pass. Autant j’ai grandement apprécié l’exposition Miró, autant j’ai été très déçue par l’exposition Michael Jackson. Je vous invite à lire ce qui suit et à vous y rendre si vous êtes fan, mais ne vous attendez pas au moindre effort de présentation de la part des organisateurs qui à mon sens ont réalisé un travail médiocre.
Michael Jackson
Michael Jackson (1958-2009) est l’une des figures culturelles les plus influentes du XXe siècle et son héritage est toujours particulièrement vivant. Né à Gary, Indiana, une ville industrielle du Midwest des États-Unis, il est le premier musicien noir à acquérir une célébrité internationale et à transcender les barrières, stéréotypes et préjugés, qui avaient précédemment limité les opportunités offertes aux artistes afro-américains.
L’exposition au Grand Palais
L’exposition ne s’intéresse pas tant à la biographie de Michael Jackson qu’à l’impact du Roi de la Pop sur les artistes contemporains. La dimension chorégraphique est spécialement à l’honneur au Grand Palais : trois chorégraphes français, Raphaëlle Delaunay, Jérôme Bel et François Chaignaud, ont été invités à imaginer une œuvre performée sous forme de film. Ces films sont diffusés à différents endroits du parcours de l’exposition.
L’image de Michael Jackson et sa musique continuent d’avoir une large influence dans le champ culturel. Son importance en musique, danse, clips vidéo et mode est largement reconnue, mais son empreinte sur la création contemporaine constitue une histoire à écrire. Des années 1980 à aujourd’hui, de nombreux artistes ont été inspirés par Michael Jackson, quelles que soient leurs différences de génération, d’origine géographique, de points de vue et de techniques. Le parcours de l’exposition est construit selon une perspective à la
fois chronologique et thématique. Il tente de mettre en avant les questions esthétiques et culturelles, sociales et politiques que la figure de Michael Jackson a suscitées chez les artistes.
Salle 1 : Un danseur de légende
Peu de personnes sont reconnaissables par leur seule silhouette, un geste, ou un élément vestimentaire (gants, chapeau, paire de chaussures). Cette première salle met en lumière la manière dont les artistes tels que Dara Birnbaum et Appau Junior Boakye-Yiadom se sont saisis decette spécificité de la figure de Michael Jackson. Ilsattirent ainsi notre attention sur ses postures et ses pas de danse devenus légendaires.
Salle 2 : L’avènement du roi de la POP
À travers les œuvres de douze artistes, cette salle retrace le passage de Michael Jackson du statut d’enfant star à celui de célébrité planétaire. Avec la sortie de l’album solo Off The Wall en 1979, celle de Thriller en 1982, l’album le plus vendu au monde, et enfin la sortie de l’album Bad en 1987, la décennie marque une ascension sans précédent.
Salle 3 : Un citoyen du monde
« … les affinités artistiques de Michael Jackson révèlent un esprit ouvert sur le monde. Elles concourent à, et sont confirmées par, une œuvre musicale pop accessible à tous, hautement fédératrice, qui a su rassembler, à une époque où le courant dominant était éminemment fragmenté, des franges du public considérées comme inconciliables. » Isabelle Petitjean
La question du rôle qu’a joué Michael Jackson dans la construction d’une identité afro-américaine est complexe. Cette salle met en relation les œuvres de Todd Gray, David Hammons, Emma Amos et Faith Ringgold autour de certains enjeux de représentation identitaire.
Salle 4 : Le masque
Dans « Le Visage de Garbo », Barthes s’interrogeait sur l’attrait quasi universel qu’exercentdes stars du cinéma, comme Chaplin, Hepburn etGarbo, assimilant leur visage à un masque, supportplastique sur lequel la société inscrit en lettres majuscules ses propres préoccupations. Le visage de Jackson est l’un de ces masques, car il a généré et génère toujours cette même fascination, qui fait de lui une star de cinéma bien davantage qu’un artiste du rhythm and blues moderne.
SalIe 5 : Icône et idole
Les termes d’»icône» et d’»idole» autorisent une double lecture. Chacun d’eux fait référence à une forme de représentation du sacré, mais ilspeuvent également recouvrir un sens figuré : l’idole caractérise une personne adulée, et l’icônedésigne un modèle, un archétype. Cette salle joue des glissements possibles entre ces différents sensparmi les œuvres présentées.
Dans les œuvres de David LaChapelle, la figure de Michael Jackson, considérée comme un « American Jesus », se décline en trois portraits qui empruntent à l’iconographie chrétienne. Dans les photographies de Catherine Opie et dans la vidéo de Michael Robinson, l’amitié entre deux célébrités, Michael Jackson et Elizabeth Taylor, est mise en images, mêlant réalité et fiction.
Salle 6 : Dédoublements
Plusieurs œuvres dans cette salle donnent à voir une variété de portraits de Michael Jackson danslesquels son image apparaît dédoublée, divisée, déformée, multipliée.
Dans l’œuvre de Maggi Hambling, Michael Jackson, vêtu d’un costume blanc, regarde sondouble danser.
Paul McCarthy utilise la symétrie dans une réinterprétation satirique de l’œuvre célèbre de Jeff Koons représentant la star avec son chimpanzé, Bubbles.
Salle 7 : Citations
Les artistes réunis ici mettent en avant l’ampleur de la circulation des images de Michael Jackson dans les médias en recourant à la citation et à la mise en abyme, un procédé consistant à représenter une œuvre dans une œuvre similaire.
En 1984, le magazine Ebony publie un portraitfictionnel de Michael Jackson en l’an 2000. L’artiste Hank Willis Thomas y change le statut de l’image en la déplaçant du magazine au contexte de l’exposition, et en démultiplie l’échelle.
L’artiste Isa Genzken réalise une série d’œuvresintitulées Wind dans laquelle elle fait usaged’un célèbre portrait de Michael Jackson par la photographe Annie Leibovitz, paru dans le magazine Vogue en 1989.
Salle 8 : Hors du temps
Cette dernière salle rend visibles les contradictions parmi les différentes représentations de Michael Jackson qui constituent l’exposition. Elle met en avant l’exubérance, le romantisme et le caractèredramatique qui émergent de certains portraits de la star.
La salle débute avec la présentation d’une vestecouverte de petites fourchettes, couteaux etcuillères argentés réalisée par le styliste Michael Lee Bush sur la base d’une idée du chanteur lui-même.