« Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » est la question à laquelle vont répondre dans une semaine une partie des habitants du Caillou dans un référendum historique qui les divise.
A Nouméa, l’échéance prévue le 4 novembre 2018, est peu visible: seuls quelques panneaux d’affichage officiel témoignent de l’enjeu à venir, dans une campagne qui jusqu’alors se déroule dans un climat apaisé.
Trois affiches prônent le non, celles des partis loyalistes Calédonie ensemble (droite modérée), le Rassemblement LR et les Républicains calédoniens. En face, les deux courants du FLNKS (Union calédonienne et Union nationale pour l’indépendance) appellent au oui.
Au marché de Nouméa, samedi matin, pas de distribution de tracts, pas de conversations enflammées: « Je ne comprends pas trop pourquoi un tel vote », explique René Gagnolet, médecin en retraite, résolument opposé à l’indépendance, synonyme selon lui de désordre entre les clans kanak. « Cette consultation va aiguiser les appétits de certains, contre nous les blancs », estime-t-il, attablé à côté d’un de ses anciens patients d’origine wallisienne, Sosefo Taofifenua, 72 ans.
Ce dernier s’avoue partagé, entre le combat des Kanak qu’il juge « logique », et son attachement à la France. « Mon cœur vote du côté kanak, mais ma tête me dit de rester Français », image-t-il, pas certain d’aller voter.