L’affaire Benalla en Une des medias a raison pour le moment du projet de révision constitutionnelle voulu par Emmanuel Macron et dont l’examen, déjà compliqué, a été ce dimanche 22 juillet 2018 suspendu jusqu’à nouvel ordre, après un blocage inédit de l’Assemblée nationale.
L’hémicycle était en état de « siège » depuis les révélations sur l’ex-collaborateur du chef de l’Etat, selon les termes d’une élue LREM. L’air grave, la garde des Sceaux Nicole Belloubet a annoncé en fin de matinée la suspension des travaux et souhaité que l’examen de la révision, qui en était à son onzième jour d’affilée, reprenne « ultérieurement dans des conditions plus sereines« . Une décision qui a été applaudie par des députés de tous bords avant la levée de la séance, alors que depuis la matinée, les « rappels au règlement » s’étaient à nouveau succédé, atteignant depuis jeudi dernier le nombre record de 298.
L’opposition plaidait depuis près de trois jours qu’il était impossible de débattre d’un tel texte constitutionnel « au milieu de cette crise profonde« . Et d’accuser le gouvernement d’être « en pleine déroute » (Christian Jacob, LR), la majorité de prendre les élus « pour des gamins de quatre ans » (Marine Le Pen, RN), ou de laisser les Français « sidérés » (Christine Pirès-Beaune, PS).
« Maintenant ça suffit, vous êtes en boucle« , leur avait répliqué dans la matinée la « marcheuse » Coralie Dubost, une autre élue évoquant un « Muppet show ». Marc Fesneau (MoDem) dénonçait une « forme de chienlit » et Richard Ferrand (LREM) des « outrances« .
La majorité, après une réunion à huis clos samedi soir, avait affiché pour mot d’ordre de « ne pas lâcher« . « Ils nous font chier, donc on les fait chier aussi« , avait glissé un ténor.
Quid du calendrier parlementaire ? Un « brouillard assez dense » règne, constate-t-on dans la majorité. Lundi, après l’audition de Gérard Collomb le matin par la commission des Lois, dotée des prérogatives d’enquête, les débats doivent reprendre à 16H00, sur le projet de loi « avenir professionnel ». En principe, le texte asile-immigration, porté par M. Collomb, est aussi au menu à compter de mercredi.
Source : AFP, le 22 juillet 2018