Les Puces de Saint-Ouen : tout le monde en a entendu parler et pourtant peu les connaissent vraiment. L’imagerie populaire nous évoque des stands pleins de bric à brac, une ambiance oscillant entre la brocante et le vide-grenier où des collectionneurs traquent la bonne affaire, des objets vintages et rares, où de jeunes urbains viennent acheter les dernières baskets à la mode à des prix défiants toute concurrence… une vision incomplète car les Puces c’est bien plus que cela. Levons le voile sur un lieu reconnu qui deviendra, à coup sûr, un de vos spots préféré.
Tout d’abord Les Puces de Saint-Ouen sont une ville dans la ville. C’est un lieu pluriel car il n’y a pas UN mais PLUSIEURS marchés aux Puces. Chaque marché à son ambiance. Les marchés Dauphine, Serpette et Paul Bert, Venaison, Cambo ou Biron sont les plus dynamiques, même s’il ne faut pas oublier toute l’effervescence générée par les boutiques et stands alentours qui contribuent à l’atmosphère unique des Puces.
Les Puciers ne font pas tous le même métier : certains sont des antiquaires, des artisans d’art, certains sont généralistes, d’autres sont spécialisés. A titre d’exemple, au marché Dauphine on peut acheter des foulards Balmain des années 70 et 80, des costumes pour le théâtre ou un tournage de film et dans les rues adjacentes on trouvera des vêtements de ville et des meubles, il y en a vraiment pour tous les goûts. Notons que le lieu est créateur d’emplois : plusieurs métiers coexistent aux Puces. On pense à antiquaire, galeriste mais il y a aussi des transporteurs, des restaurateurs d’objets anciens, des personnes en charge de conseiller des acquisitions mais aussi des serveurs, des cuisiniers et des musiciens qui animent les lieux.
Les galeries d’art contemporain font également leur apparition comme la Galerie Sebban qui présente de nombreux artistes de l’art contemporain émergents et confirmés et qui organise des événements et des vernissages festifs afin de faire connaitre toujours davantage ces Puces qu’ils chérissent depuis un quart de siècle. Leurs galeries, située au 97 rue des rosiers, au marché Dauphine mais aussi au marché Biron, offrent des programmations originales avec des artistes de l’art contemporain audacieux et « bankables » comme Rach’Mell dans la mouvance Pop Art ou Laudac, L’arme de Croco, ©Mulia ou encore la star montante de l’art contemporain : Monsieur Jamin. La preuve de la vitalité des Puces qui réussit à attirer et conserver des entrepreneurs, des investisseurs et des artistes qui soutiennent la pluralité et l’originalité du lieu.
Ce qui est enthousiasmant c’est que tous les acteurs des Puces ont à cœur de faire vivre cet espace atypique et vivant où l’on croise autant de people sur la Croisette lors du festival de Cannes que d’anonymes. Le marché Biron vous permet d’ailleurs de fouler un splendide tapis rouge car la star ici c’est vous.
Il y a même un parfum cool d’Amérique puisqu’ici les gens viennent explorer les lieux avec leur chien, ce qui rappelle l’ambiance décontractée de la foire d’art contemporain de Miami. Vous l’aurez compris, ici tout le monde est bienvenu même si vous n’avez pas prévu d’acheter une commode Napoléon III ou un tableau côté.
Les visiteurs croisés sont venus chiner ou tout simplement se détendre. On trouve en effet des restaurants pour tous les budgets, des bars avec terrasses et même un très joli espace vert. C’est un lieu où se promener le week-end en famille, en amoureux ou entre amis.
C’est également une destination touristique de premier plan (la clientèle est étrangère, américaine, chinoise, russe, indienne…mais aussi venue de toute la France), un lieu chargé d’histoire à explorer : le marché Biron, l’un des plus dynamiques avec Serpette et Paul Bert, Dauphine a été fondé en 1925.
Les Puces ont été des lieux de tournage mythique : ainsi Zazie dans le métro de Louis Malle a été tourné ici (plus de 15 minutes du film) et de nos jours, la fresque murale Street Art du collectif HEC, réalisée en 2018, et qui rénove une partie de la rue des Rosiers inspire de jeunes vidéastes et tous les amateurs de selfies stylés.
Il y a de belles images à faire dans le quartier, avec ses petits immeubles à trois étages, ses espaces industriels hors du temps, ses hangars qui ont échappés à la gentryfication et ne se sont pas transformés en lofts pour parisiens branchés.
Alors qu’est-ce qu’on attend pour se secouer les puces ? Bonne visite !
C’est comme ça que l’on aime les Puces