Jean-Jacques Rousseau définit en 1755 un journal comme « un ouvrage éphémère, sans mérite et sans utilité, dont la lecture, négligée et méprisée par les gens lettrés, ne sert qu’à donner aux femmes et aux sots de la vanité sans instruction, et dont le sort, après avoir brillé sur la toilette, est de mourir le soir dans la garde-robe (entendez le cabinet de toilette)« .
François-Marie Arouet, dit Voltaire, dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, se charge, en 1756, des entrées « gazette » et « gazetier ». Il en parle, c’est peu de le dire, sans tendresse. « Un bon gazetier, écrit-il doit être promptement instruit, véridique, impartial, simple et correct dans son style; cela signifie que les bons gazetiers sont très rares ». Et ceci aussi : « la plupart (des gazettes) ont été faites uniquement pour gagner de l’argent (…). La malignité en procura le débit; mais la raison et le bon goût, qui prévalent toujours à la longue, les firent tomber dans le mépris et dans l’oubli ». Source : Flammarion